Autonomisation des femmes: Madagascar bénéficie du programme Eager

Madagascar et le Mozambique sont les deux premiers pays à bénéficier du Programme d’autonomisation et de résilience des filles d’Afrique de l’Est (Eager), une initiative lancée par la Banque mondiale et récemment approuvée par son conseil d’administration. Pour la mise en œuvre, l’Association internationale de développement (Ida) a alloué 180 millions de dollars à Madagascar.

«Le nouveau programme régional stimulera l’éducation et les revenus des filles et des femmes tout en renforçant les capacités institutionnelles pour la mise en œuvre des politiques d’égalité des sexes», note l’institution dans son communiqué.
Dans sa première phase, Eager aidera directement plus de deux millions de filles à rester ou à retourner à l’école et permettra à 160.000 femmes d’accroître leur productivité sur le marché du travail au Mozam­bi­que et à Madagascar. Il touchera également plus de six millions d’agents de changement, notamment des chefs traditionnels, des parents et des garçons, par le biais de campagnes de changement de comportement visant à mo­difier les normes en matière d’égalité des sexes dans les deux pays.
Eager renforcera également les capacités de 26.000 administrateurs locaux, dirigeants communautaires et prestataires de services, à mettre en œuvre efficacement les réformes en faveur de l’égalité entre les hommes et les femmes.
Boutheina Guermazi, di­rectrice de l’intégration régionale pour l’Afrique et le Moyen-Orient, avance à ce propos qu’«Eager est une initiative novatrice qui permettra d’obtenir un impact à grande échelle en touchant directement des millions de filles, de femmes et de parties prenantes. Elle vise également à créer les conditions institutionnelles né­ces­saires à l’autonomisation d’un nombre encore plus im­por­tant de filles et de femmes».
Un écart significatif
En Afrique de l’Est et Australe, plus de 40 millions de filles ne vont pas à l’école et 55 millions de filles et de jeunes femmes sont mariées avant l’âge de 18 ans, selon les statistiques de la Manque mondiale.
«Ce manque d’accès aux ressources et au pouvoir de décision pendant l’adolescence conduit souvent à une trajectoire de faible productivité, les laissant exclues du marché du travail ou reléguées à des emplois de faible qualité à l’âge adulte, contribuant ainsi à un écart significatif entre les hommes et les femmes en matière de revenus du travail», constate l’institution.
«Un engagement centré sur l’humain est nécessaire pour s’attaquer aux causes profondes de l’exclusion des femmes. Il s’agit d’un effort multisectoriel englobant l’éducation, la santé, l’emploi et la protection sociale, reconnaissant la forte interrelation de ces dimensions dans l’autonomisation des femmes», a par ailleurs déclaré Sara Troiano, chef de l’équipe de travail sur le programme Eager, soulignant la nécessité d’une approche holistique.

Recueillis par Riana R.

Partager sur: