Hémophilie: le coût des facteurs de coagulation, hors de portée

L’hémophilie, considérée comme une des maladies orphelines, car ne bénéficiant d’aucun programme d’appuis, demeure un vrai problème de santé publique. Cette maladie chronique n’est détectée que tardivement. En outre, le coût des facteurs de coagulation sanguine, n’est pas à la portée de tous.

« Un flacon de 500 unités vaut des millions d’ariary, alors que le besoin d’un hémophile s’élève entre cinq à six flacons pour une simple extraction dentaire. Une intervention chirurgicale pourrait requérir jusqu’à des dizaines de flacons », a-t-on informé. La prise en charge de cette maladie hémorragique héréditaire grave, qui empêche le sang de coaguler en cas de saignement, demeure dans ce sens lourde pour les familles des hémophiles.

« Certes, Madagascar figure dans la liste des pays bénéficiaires de l’aide humanitaire la Fédération mondiale de l’hémophilie qui fournit gratuitement des facteurs de coagulation, mais cette aide n’arrive pas à couvrir l’ensemble des besoins », a soulevé le Pr Aimée Olivat Rakoto Alson, chef du Centre de traitement de l’hémophilie Madagascar (CTHM) au sein du Centre hospitalier universitaire Joseph Ravoahangy Andrianavalona (CHU-JRA).

Ce centre recense actuellement 190 patients hémophiles dont 52 souffrent de l’hémophilie A et 48 de l’hémophilie B. « En majorité, la maladie n’est détectée que tardivement, notamment suite à un saignement qui persiste à la suite d’une blessure ou d’une hémorragie après une circoncision…», a ajouté notre source.

Partage d’expériences

Face aux difficultés dans la prise en charge de l’hémophilie, le CTHM sollicite l’implication effective de l’Etat. En attendant, cette structure ne cesse de développer des partenariats pour contribuer à l’amélioration des traitements de cette maladie chronique. Dans cette optique, le CTHM a organisé la semaine passée le premier Symposium international sur l’hémophilie et les autres troubles de la coagulation, organisé en partenariat avec la Fondation Novo Nordisk­haemophilia.

Cet évènement a permis aux médecins locaux et étrangers de partager leur expérience autour de cette pathologie. Une occasion également de faire connaître l’association pour le Bien-être des hémophiles à Madagascar (ABEHM), une structure via laquelle les partenaires et donateurs peuvent apporter leurs soutiens.

Fahranarison

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