La présidentielle doit se tenir et aux dates prévues. Dans tous les cas, la communauté internationale, à travers ses représentants à Madagascar, est de cet avis.
Si le collectif des candidats espérait que la communauté internationale se prononce pour un report, voire peut-être une annulation de l’élection présidentielle, c’est visiblement raté. En effet, celle-ci s’en tient au scrutin et au calendrier défini, autrement dit le premier tour au 16 novembre.
«Nous prenons note de cette nouvelle date», a déclaré l’ambassadeur de France Arnaud Guillois, à la sortie de la cérémonie d’ouverture de la deuxième session parlementaire, mardi à Tsimbazaza.
Les journalistes insistant pour qu’il précise le sens de ses propos, le diplomate souligne que «le premier tour des élections présidentielles doit se tenir le 16 novembre prochain». «Le climat politique est tendu, on n’a pas besoin d’entrer dans les détails. Ce que nous souhaitons, c’est que le peuple malagasy puisse s’exprimer et puisse choisir son Président pour les 5 années à venir», poursuit-il encore.
Dérives
La présence des représentants, en l’occurrence tous les ambassadeurs des pays du G7 et notamment ceux de l’Union européenne, à cette ouverture de la deuxième session, est significative.
Faut-il d’ailleurs rappeler que les partenaires et bailleurs de Madagascar, ont appuyé la Ceni tout au long des préparatifs électoraux et contribué au basket fund. Dans le courant de cette semaine, ceux-ci se sont fendu d’un communiqué, appelant déjà au respect de la Constitution du pays.
Mais si la communauté internationale prend la défense de la liberté d’expression et de réunion, en prônant la tenue des élections, elle se détache et ne cautionne donc pas les velléités du «collectif des candidats», de semer à tout prix le trouble pour que les élections n’aient jamais lieu.
Effectivement, ces candidats et leurs partisans continuent de sillonner les rues d’Antananarivo comme ils le font depuis plusieurs jours, multipliant les actes de provocation pour a priori instaurer l’impression d’une atmosphère de chaos, afin de justifier un prétendu report des échéances électorales. L’opinion constate d’ailleurs que le mouvement ne survit que grâce aux buzz, et condamne unanimement en même temps cette tentative que mènent ces politiciens pour leur confisquer leur droit de vote.
Les discours de ce «collectif» se radicalisent d’ailleurs et se veulent d’attiser la haine quand l’un de ces candidats est allé, au cours de leur meeting d’hier, jusqu’à appeler ses partisans à «détruire tous les biens qui se trouvent à Ambatobe».
Cela a le mérite d’être clair : ce collectif ne veut clairement pas aller jusqu’aux élections, quitte à mettre le pays à feu et à sang. Qu’à cela ne tienne, le boycott de la campagne électorale, voire de l’élection par les candidats n’est pas un motif d’annulation ou de report de l’échéance électorale. On se souviendra notamment ce qui s’est passé en Côte d’Ivoire en 2020, Alassane Ouattara a été élu président malgré le boycott des autres candidats de la campagne et de l’élection…
Rakoto