Tout dernièrement, on a annoncé que si les nouvelles contaminations au VIH ont reculé de 38 % dans le monde entre 2020 et 2022, elles ont augmenté de manière alarmante à Madagascar. On a enregistré 13 835 nouveaux séropositifs en 6 mois, c’est-à-dire, entre janvier et juin 2023.
Et comme par hasard, dans le cadre de la riposte contre le VIH/Sida et aux IST à Madagascar, actuellement on fait la promotion du médicament PrEP ou « Prophylaxie, pré-Exposition », médicament déjà connu en Europe depuis 2018 mais qui n’est prescrit dans le pays que très récemment.
Cette nouvelle approche implique les populations les plus exposées aux risques d’infection et on aurait choisi la partie Nord du pays (Antsiranana et Nosy Be). Or, depuis 2010, ces nouvelles contaminations ont enregistré une hausse de 239%. Et toutes les régions sont touchées.
Si Antananarivo figure en tête de liste en termes de séropositivité, d’autres villes telles que Beroroha, Vavatenina, Fenerive-Est, Toamasina ou Mahajanga feraient également partie des endroits classés en tant que zone rouge. Pourquoi ces régions ne sont-elles pas concernées par la nouvelle approche ?
Pourtant cet outil semble être efficace car le PrEP empêche le virus du VIH de se développer et de se fixer dès son entrée dans le corps. Ce qui empêche le virus de survivre et permet à la personne de rester séronégative. Ainsi, le PrEP est recommandé à tous les adultes exposés à un haut risque de contracter le VIH.
Il s’adresse aux personnes les plus exposées au virus du sida, en particulier celles qui rencontrent des difficultés à utiliser le préservatif ou à négocier son usage avec leurs partenaires. En effet, beaucoup d’hommes (et de femmes) refusent encore, pour une raison ou une autre, d’en utiliser.
C’est notamment le cas de nombreuses femmes, encore trop souvent tributaires du bon-vouloir des hommes pour se prémunir contre le VIH. C’est donc un outil complémentaire aux autres moyens de prévention comme le préservatif, le traitement des personnes séropositives ou encore le dépistage.
Autrement dit, ce médicament est le remède miracle pour les rapports sexuels non protégés même avec plusieurs partenaires différents ou encore avec quelqu’un qui a eu plusieurs fois des IST. Le médicament permet à celui qui le prend d’être immunisé. Bien évidemment, il faut s’attendre à ce que la prescription du PrEP soit fortement médicalisée.
Son utilisation ne pourra être ordonnée que sous prescription des médecins. Mais cela n’empêchera pas les personnes intéressées d’y avoir accès comme tant d’autres médicaments. Et beaucoup vont en profiter car avec le sauf-conduit qu’il procure, les mœurs vont se relâcher.
Aimé Andrianina