Une formalisation de fait

Le salon de l’habitat de cette année a été ouvert hier. Comme chaque année, il est certain que le salon connaîtra un grand succès dans la mesure où tout ce qui touche l’habitat intéresse beau­coup les Malgaches. Ce qui explique d’ailleurs la bonne santé actuelle du secteur de l’immobilier.
Cela s’explique par le fait que l’immobilier constitue pour le Mal­gache une valeur refuge de premier rang sinon la première. Pour le Malgache, l’immobilier constitue un investissement pour l’avenir. C’est pourquoi c’est le premier investissement qu’il effectue dès qu’il en a les moyens.
Il effectue cet investissement soit pour y habiter, soit il le destine pour la location. D’au­tant plus que la demande en logements enregistre toujours une forte poussée. Mais cette de­mande est encore loin d’être satisfaite. Ce qui explique d’une manière générale la hausse des loyers ces derniers temps.
Dans beaucoup de pays, en temps de crise, c’est l’or qui constitue la première valeur refuge. Particuliers et gouvernements investissent dans l’or en vue des jours meilleurs. C’est pareil au niveau international. En cas de crise, même régionale, le cours de l’or sur le marché international enregistre une forte hausse.
C’est ce qui se passe aujourd’hui suite à la guerre entre le Hamas et Israël. Le cours de l’or sur le marché international s’envole. Et qu’on le veuille ou non, cela aura des répercussions sur le cours de l’or au niveau national à tous les ni­veaux. Même les collecteurs auprès des orpail­leurs en seront impactés.
Seulement à Mada­gascar, il est difficile d’évaluer si l’or constitue également une valeur refuge pour les Malga­ches. Ces derniers ne portent plus de bijoux en or de façon ostentatoire du fait de l’insécurité que cela entraine. En effet, les voleurs à la tire ainsi que les détrousseurs ne chôment pas.
Mais si la grande majorité des Malgaches ne portent plus de bijoux en or – même les alliances ont disparu des doigts des personnes mariées compte tenu du danger que cela représente -, les acheteurs de tout objet en or envahissent les rues dans toutes les grandes villes du pays.
On peut être certain que c’est ce marché informel qui alimente les trafics différents d’or qui ont défrayé la chronique. Cela ne veut point dire que tout l’or qui circule sur ce marché provient de vols. Nombreuses sont les personnes en difficulté qui sont dans l’obligation de se défaire de leurs bijoux en or.
Mais toujours est-il que cela reste un marché informel donc illégal. Et les acheteurs ne se ca­chent plus. Ils racolent tous les passants sans la moindre discrétion. Et les autorités ne manifestent aucune réaction pour lutter contre ce marché illégal qui se formalise de fait.

Aimé Andrianina

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