Depuis plusieurs années, le mois d’octobre est consacré à la lutte contre le cancer du sein dans plus de 70 pays à travers le monde. Ces derniers procèdent chaque année à l’opération « Octobre Rose », une campagne de prévention mettant en avant les risques du cancer du sein et favorisant la recherche scientifique ainsi que l’accompagnement des personnes atteintes de cette maladie (généralement des femmes, mais les hommes en sont aussi concernés).
Cela étant, plus d’un se demande comment est perçu à Madagascar cet événement mondial qu’est le « Octobre Rose », consistant grosso modo en une invitation de tout un chacun à soutenir la recherche, à se faire dépister mais aussi à écouter les personnes qui luttent contre le cancer du sein.
Concrètement, parler du cancer du sein reste encore un sujet peu abordé à Madagascar, en dépit du fait que 30% des femmes malgaches seraient touchées par cette maladie, selon le ministère de la Santé publique. Mais surtout, l’Octobre Rose est plutôt interprété par la majorité, comme une manière de « colorier » symboliquement le mois d’octobre. Auquel cas, plus d’un se demande pourquoi avoir choisi le rose et non une autre couleur, comme le noir par exemple.
Car en se référant à ce mois d’octobre 2023, la majorité des Malgaches voient plutôt un « Octobre noir », pour diverses raisons. Entre autres, la cherté de la vie, l’inflation, l’insécurité, le prix exorbitant des médicaments et des soins médicaux, et la liste n’est pas close. Autant d’arguments qui font que la plupart des gens voient tout en noir en ce moment.
Et pire, l’expression « broyer du noir » est actuellement vécue dans son sens propre, avec ces coupures de courant à n’en plus finir, plongeant régulièrement le Grand-Tana dans le noir depuis les trois premières semaines de ce mois d’octobre. Le district d’Atsimondrano en particulier émerge du lot en étant privé d’électricité quotidiennement aux environs de 23 heures jusqu’à 5 heures du matin. Et c’est cela l’Octobre noir, tel qu’on le vit actuellement.
Elia R.