Un sociologue, observateur averti de la vie politique locale, avait signalé dès l’an passé que cette élection sera le dernier round de la « lutte politique » entre l’ancien président Marc Ravalomanana et le président sortant Andry Rajoelina. Apparemment, à la lecture de l’évolution politique de ces derniers jours, cet affrontement va tourner court et, probablement, en faveur du second. Et pour cause, le premier semble avoir déjà choisi sa stratégie, du moins pour l’instant. Il compte boycotter l’élection, contestant le processus.
Cette démarche intrigue jusqu’au niveau des partenaires. Ces derniers se demandent comment cela se fait que des candidats ayant été déjà acceptés par la plus haute des juridictions préfèrent la contestation en amont. Quoi qu’il en soit, les dés sont jetés et ils n’ont plus de choix. L’ancien président n’a plus d’autre choix que de s’y aligner. A moins bien sûr de refaire 2002 bis. Ce qui risque de ne pas arriver, compte tenu du contexte mais aussi des acteurs politiques sur le… terrain. L’époque des « zana-dambo » semble révolue pour celui qui caresse le rêve de revenir au pouvoir par la grande porte.
En tout cas, il dispose encore d’une marge de manœuvre s’il veut vraiment y arriver, en choisissant la voie de la légalité comme dans toute démocratie, c’est-à-dire en accédant au pouvoir à travers les urnes et non dans la rue. C’est le seul moyen de revenir au pouvoir pour celui qui estime disposer encore de l’onction populaire. Et ce n’est pas en allant faire la marche à quelques kilomètres par jour dans les rues de la capitale.
Justement, pour en revenir à la théorie du sociologue citée plus haut, si l’opposition continue de choisir de marcher en ordre dispersé, comme c’est le cas aujourd’hui, il y a de fortes chances que le président sortant gagne dès le premier tour. A priori, toujours à la lecture de la conjoncture actuelle, cette théorie, en dépit des réactions sur les réseaux sociaux à l’époque, n’est pas si farfelue que cela. L’avenir nous en dira un peu plus.
Rakoto