La société civile s’indigne. C’est une bonne chose, à priori. A part l’opposition et les ténors du régime, il existe d’autres sons de cloche qui se font entendre. C’est le cas notamment des organisations de la société civile qui, ces derniers temps, ne cessent de se manifester dès que l’occasion se présente. La conjoncture électorale constitue une aubaine pour ce groupe qui ne demande qu’à avoir des sujets à examiner. Et c’est bien. Il faut reconnaître que la société civile joue un rôle essentiel dans le processus démocratique. Elle peut agir comme un contrepoids important au pouvoir politique. Elle peut également favoriser la transparence, la responsabilité et la participation des citoyens, tout en contribuant à l’équilibre des pouvoirs et à la protection des droits fondamentaux. Enfin, ça c’est dans les littératures.
Textuellement, ce sont là ce qu’on attend de la société civile. Mais, est-ce le cas ces derniers temps ? Tout porte à croire que non. Au contraire, elle joue à fond le concept de contrepouvoir, quitte à devenir la caisse de résonance de l’opposition. Depuis le début de la tension politique, en tout cas, la majorité de ses membres a montré son vrai visage en allant jusqu’à critiquer les décisions de la Haute cour constitutionnelle (HCC). Quatre communiqués ont été émis par un groupe de société civile depuis le début de la période de campagne et la majorité penche, étrangement, en faveur de la demande du collectif des candidats. Coïncidence dites-vous ? Probablement pas.
Question de survie
D’ailleurs, certains n’hésitent pas, en portant les casquettes de lanceurs d’alerte ou d’organisation de la société civile, à critiquer ouvertement un processus en cours et à semer les troubles au sein de l’opinion. Et pourtant, il semble que ces organisations sont composées d’intellectuels. Tout ça pour quoi ? Les mauvaises langues, ou pas, c’est selon, diront que c’est le prix à payer pour avoir plus de financement, d’autres estiment, toutefois, que leur survie passe par cette critique à tout-va.
Il est regrettable que pendant une conjoncture pareille, marquée par une montée de la tension politique presque à son summum, un groupe de personnes s’arroge le droit d’inciter la population à mettre les drapeaux nationaux en berne alors qu’il n’y a rien qui motive une telle décision. C’est, en tout cas, la dernière trouvaille de la société civile regroupée au sein du mouvement « Rohy ». Le groupe qui avait alors rencontré le collectif des candidats au début de son mouvement, sans pour autant prendre la peine d’aller à la rencontre de l’ « autre partie ». C’est d’autant plus inquiétant que l’une des figures de ces organisations, censée être neutre, n’hésite pas à afficher directement ses positions à l’encontre du président sortant sur les réseaux sociaux. Pas si digne que ça comme représentant de la société civile, apparemment.
En tout cas, s’il y a véritablement, comme la société civile aime à le répéter, elle devra accomplir ses responsabilités en contribuant à l’apaisement et au renforcement de la solidarité entre les citoyens. Son engagement et ses actions sont essentiels pour soutenir la société dans son ensemble mais il faut savoir choisir ses langages et ses démarches, pas en attisant le feu.
Rakoto