Il faut de tout pour faire un monde

Ces derniers temps les incendies de maisons se sont succédés dans la capitale. En deux temps trois mouvements, le feu a tout réduit en cendres. Il ne s’agissait pas de petites constructions en bois ou fabriquées avec des matériaux qui prennent feu facilement. C’était des bâtisses bien en dur qui, a priori, ne devraient pas être la proie des flammes.
Bien évidemment, avec la tension politique qui règne aujourd’hui, certaines idées arrivent à des conclusions hâtives et se­raient tentées de penser à des actes volontaires, c’est-à-dire, des actes de sabotage. Et comme par hasard, ces incendies se sont réalisés dans une période très courte, il n’est pas étonnant que certains en pensent ainsi.
Mais il ne faut pas oublier que selon la dernière déclaration de la Présidente de l’ordre des architectes, la grande majorité des constructions dans la capitale, est construite en ne respectant pas les normes. Même les constructions publiques sont concernées. Des tâcherons sont même employés pour construire des immeubles de plusieurs étages.
Comme il y a toujours une relation de cause à effet, dans cet ordre
d’idée, il est évident que les installations électriques n’ont pas été également faites dans les normes. Il va sans dire que les branchements électri­ques n’ont pas été exécutés par de vrais professionnels. D’ail­leurs, on aurait déjà conclu que l’un des in­cendies a été causé par un court-circuit.
Ce qui n’a rien d’étonnant quand on sait comment cela fonctionne : C’est le prix qui importe avant tout. On achète des fils électriques dont la fabrication et l’origine sont douteuses, on utilise des disjoncteurs qui sont loin de donner le maximum de sécurité… En fait, on fait n’importe quoi ! On cherche toujours à minimiser les frais en faisant fi de la qualité en faveur du moindre coût.
Pourtant, cette économie de bout de chandelle se révèle, au bout du compte, plus onéreux en cas de pépin comme un incendie. Les pertes se­ront plus importantes que les économies réalisées. Mais à ce moment, il sera trop tard pour avoir des regrets.
Cette manière de concevoir la construction d’une maison d’habitation est plus ou moins généralisée dans le pays. Tout se conçoit n’importe comment du moment que la cons­truction est achevée. C’est pourquoi, certaines constructions se dégradent très vite.
Toutefois, on ne peut pas totalement exclure le fait que ce soit un acte volontaire. Mais dans ce cas, ce serait l’oeuvre d’un pyromane. Il ne faut pas croire qu’il n’en existe pas à Madagascar. Partout dans le monde, dans chaque pays, il y a des malades mentaux qu’on n’arrive à identifier que lorsqu’ils passent aux actes. Il faut de tout pour faire un monde.

Aimé Andrianina

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