Voilà une sortie qui jette encore plus de trouble de la part d’un haut responsable, qui plus est, membre de la Haute cour constitutionnelle. Celui-ci, sans penser aux conséquences de ses paroles, a jeté un pavé dans la marre de la Haute cour en déclarant de la non-conformité constitutionnelle de la dernière décision prise par cette instance, alors que la conjoncture est encore sous haute tension.
Une prise de position ne correspond nullement à la déontologie des magistrats. Le décret n° 2005-710 du 25 octobre 2005 en son article 19, dispose en effet que « Le magistrat doit respecter la décision prise par la majorité dans les formations collégiales ou à échevinage et est tenu au secret professionnel; il doit éviter tout commentaire sur la décision prise. Le magistrat ne doit pas dénigrer une décision judiciaire rendue par ses pairs ».
D’après l’article 20 du même texte, « Le magistrat ne doit utiliser ni dévoiler des informations confidentielles recueillies dans le cadre de sa fonction à d’autres fins qu’à celles liées à l’exécution de ses tâches professionnelles ». C’est d’autant plus alarmant qu’il s’agisse ici d’un magistrat et que cela concerne la plus haute juridiction du pays.
S’il s’agissait d’un simple employé de l’administration, cela aurait été plus ou moins compréhensif, mais c’est plus grave. Cette prise de position s’ajoute, à des fuites de correspondances administratives qui commencent, ces jours-ci, à gangréner le domaine de l’administration. Cela concerne des dossiers très sensibles.
Cela étant, toutes décisions prises dans un groupe peuvent faire l’objet de discussion et de surcroît, d’absence d’unanimité, mais c’est la voix de la majorité qui compte. Raison pour laquelle, d’ailleurs, les hauts conseillers sont en nombre impair. Cependant, il est inconcevable que cela puisse faire l’objet d’une parution à la presse. C’est ahurissant.
Rakoto