Imprévisible

Le 2 novembre de chaque année on célèb­re la « fête des morts ». A Madagascar, cette célébration varie selon chaque région. Dans de nombreuses ré­gions telle que la capitale et ses environs, rares sont les familles qui attachent beaucoup d’importance à cette célébration. Il en est de même dans beaucoup d’autres ré­gions.
Par contre, dans certaines régions, en particulier sur la côte Est, c’est une célébration à laquelle on attache toute son importance. Et dans beaucoup de cas, en cette occasion, les gens n’hésitent pas à effectuer un long périple afin de pouvoir rendre hommage à tous ceux qui leur sont proches mais qui ne sont plus de ce monde et obtenir par là leur bénédiction.
Pour beaucoup de Malgaches, les liens entre les vivants et les morts existent toujours. Il est incontestable que le « famadihana » (re­tournement des morts) qu’on pratique essentiellement sur les hautes terres en est une illustration parfaite. Autre­ment, le fait que les familles y investissent beaucoup d’argent n’au­rait aucun sens.
Parfois, on se de­man­de pourquoi sont-ils partis ? La seule réponse indéniable est que c’est un passage obligé. Qu’on passe l’arme à gauche, qu’on passe de vie à trépas ou encore qu’on est parti pour l’au-delà – et il y a encore beaucoup d’autres expressions – le résultat est le même : on ne fait plus partie de ce monde.
Il ne passe pas un instant sans que l’on côtoie la mort à tout moment et n’importe où. Elle peut arriver à tout moment pour une raison ou une autre. Et il ne s’agit pas toujours d’homicide volontaire ou non. Dans de nombreux cas, les gens décèdent tout de même de mort naturelle.
Tous les jours, dans la rubrique des faits divers des différents médias, on trouve dif­férentes raisons expliquant la cause d’un décès. Il s’agit surtout de mort violente. Les exemples ne manquent pas. Rien que cette semaine, il y a eu cette attaque à main armée qui s’est terminée dans un bain de sang à Ivato.
On peut également citer le cas de ce gendarme qui s’est tiré une balle dans le cœur à Farafangana sans qu’on sache les raisons qui l’ont amené à perpétrer cet acte fatal. Les accidents de la route mortels, surtout en ce qui concerne les deux-roues, n’ont pas manqué.
Mais la mort n’est pas toujours violente. Il arrive qu’elle peut survenir tout lentement. C’est le cas de ceux qui quittent ce monde après une longue, longue maladie. Mais la véritable particularité de la mort est qu’elle ne fait pas de distinction d’âge. Jeune ou vieux, elle fauche à tout vent. Pour toutes ces raisons, sauf dans de rares exceptions, on ne sait jamais à l’avance quand, elle arrivera.

Aimé Andrianina

Partager sur: