Ainsi va la vie

L’élection présidentielle qui se profile à vue monopolise toutes les attentions. Mais tou­jours est-il que des su­jets non moins cruciaux méritent réflexion également car c’est la vie de millions de personnes qui est concernée. Et ces sujets sont fonda­mentalement d’ac­tua­lité en cette période.
Il s’agit, ni plus ni moins, de la période des pluies et de la pé­riode de soudure. Et justement, on se trouve aujourd’hui entièrement plongé dans ces deux périodes. Il faut savoir que la vie d’une grande partie de la population malgache est soumise aux aléas de ces deux périodes.
La période des pluies correspond à la période des cyclones. D’au­cuns ignorent les im­portants ravages que ces phénomènes naturels peuvent causer avec les vents violents qui
les accompagnent sans oublier les pluies torrentielles qui peuvent occasionner des inondations.
Ces inondations ne sont pas à négliger. Non seulement elles peuvent détruire toutes les cultures mais encore, tous les biens (maisons, meub­les…) peuvent disparaître en un clin d’œil. De plus, les fortes pluies peuvent provoquer des éboulements. Ces derniers sont toujours préjudiciables partout où ils se déroulent.
Quand cela se passe sur les routes nationales, c’est la circulation qui est complètement perturbée. Cela peut durer des heures si ce ne sont pas des jours. Les éboulements sont également à craindre dans les centres urbains. On sait trop bien les dangers qui guettent certains quartiers de la capitale avec les éboulements de gros rochers.
Pour ce qui est de la période de soudure, cela concerne plus particu­lièrement la population rurale. Effectivement,
on se retrouve en plei­ne période de culture. Autrement dit, il n’y a plus de récolte à faire. La question qui se pose est de savoir si l’on a suffisamment de stocks de vivres pour la période de soudure.
Il arrive des moments où le paysan vend toute sa production pour faire face à des besoins de liquidités. Et quand arrive la période de soudure, il éprouve toutes les difficultés pour trouver de quoi nourrir sa fa­mille. Ce n’est pas seulement la population de la partie sud du pays qui est ainsi exposée au kéré.
Il est alors obligé de s’endetter. Pour ce faire, il doit anticiper sur la production future. Et c’est le moment opportun pour les collecteurs d’acheter à bas prix la production à venir des paysans. C’est une véritable période de disette car déjà, en temps normal, beaucoup de gens n’ont pas les moyens d’acheter de quoi pour survire.
Or, pendant cette période de soudure, pour une raison ou une autre(hausse des frais de transport…), le prix des produits de première nécessité enregistre gé­néralement une certaine hausse. Mais la population ne peut pas faire autrement. Qu’elle le veuille ou non, ainsi va la vie.

Aimé Andrianina

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