Depuis sa création en avril 2022, la compagnie aérienne nationale Madagascar Airlines a accumulé près de 35 millions de dollars d’endettement. Sa direction générale présente un nouveau plan d’affaires baptisé « Phoenix 2030 ».
A en croire les propos du directeur général de la compagnie, Thierry de Bailleul qui s’est adressé à la presse hier à Antanimena, «Phoenix 2030» est un nouveau plan d’affaires préparé par la direction générale et un certain nombre de cadres autour de lui. Sans donner plus de détails sur les tenants et aboutissants de ce plan, le DG a assuré que «Ce plan sera partagé plus largement dès que le gouvernement l’aura lui-même validé».
Faudrait-il encore que les dirigeants fassent le choix des bons investissements pour que ce plan réussisse dans une optique de rentabilité dans un délai assez court. «Ce nouveau plan démontre que la rentabilité, le développement et le renouveau sont tout à fait à notre portée, pour que l’on fasse des choix de flotte et d’investissements ambitieux mais raisonnés et raisonnables» avance le DG de la compagnie qui estime «probablement un retour à la rentabilité en moins de deux ans» à compter de l’application de ce plan stratégique.
Pas d’appels à l’aide des finances publiques
En effet, ce plan sera «autofinancé» par l’emprunt et des prises de participation. Notre interlocuteur a cependant insisté sur le fait que «Ce plan permettra de revenir à l’équilibre, mais sans faire appel à l’argent public».
Ledit document aurait déjà obtenu l’approbation des autorités de tutelle ainsi que l’adhésion des partenaires techniques et financiers que les dirigeants ont rencontrés (institutions financières internationales, banques locales, banques de développement, investisseurs potentiels…).
35 millions de dollars d’endettement
Mais jusqu’à preuve du contraire, «la partie n’était pas gagnée», a signifié ce premier responsable de la compagnie qui, depuis sa création en avril 2022, a accumulé près de 35 millions de dollars de pertes. Selon lui, «Madagascar Airlines enregistrait, sur la seule année 2022 qui ne comptait que neuf mois, 25 millions de dollars de déficits. Aujourd’ hui nous nous approchons des 35 millions de dollars d’endettement».
Thierry de Bailleul évoque deux causes principales ayant occasionné ces «pertes abyssales». D’un : le choix de la compagnie d’avoir maintenu depuis sa création un modèle d’exploitation long-courrier avec location d’avions en régime «location d’avion avec équipage et maintenance inclus (ACMI)» alors qu’elle possède ses propres pilotes, son personnel navigant commercial (PNC), ses propres ateliers de maintenances, etc. De deux : la cherté du prix local du kérosène.
Sachant qu’une «rotation» Antananarivo-Paris-Antananarivo ramenait dans les 300 à 320.000 dollars, les effets combinés de l’ACMI et du prix du kérosène faisaient perdre mensuellement 2,8 millions de dollars à Madagascar Airlines.
Arh.