Dans une lettre datée du 7 novembre 2023, la présidente de l’Assemblée nationale (PAN), Christine Razanamahasoa, et le président du FFKM (Conseil œcuménique des églises chrétiennes de Madagascar), Ammi Irako Andriamahazosoa, invitent les candidats à l’élection présidentielle à se présenter au siège de l’Assemblée nationale au palais de Tsimbazaza le 8 novembre 2023 à 11 heures. L’objet de la rencontre est une concertation au sujet des affaires nationales.
Sur la forme, on est dubitatif. On est surpris de constater la signature d’un chef religieux apposée au bas d’un courrier portant l’en-tête de l’Assemblée nationale. La violation du principe de laïcité, pourtant gravé dans la Constitution, est flagrante.
Sur le fond, cette invitation laisse sceptique. D’une part, le moment n’est pas opportun puisque trois candidats sur treize, sont en pleine campagne. Ils n’ont pas de temps à perdre et préfèrent avec justesse être au plus près des électeurs potentiels. D’autre part, la présidente de l’Assemblée nationale et le président du FFKM n’ont pas à intervenir dans une prétendue crise fabriquée de toutes pièces par le collectif des candidats. Christine Razanamahasoa est sans doute en quête d’une garantie morale tandis qu’Ammi Irako Andriamahazosoa cherche certainement une caution parlementaire.
Dans tous les cas, entre Ammi Irako Andriamahazosoa qui obéit aux ordres de Marc Ravalomanana et Christine Razanamahasoa qui a rejoint le collectif des candidats rebelles, on peut conclure que ces deux personnages sont en service commandé pour faire la promotion de l’agitation politique. Les intérêts qu’ils défendent paraissent converger mais ce ne sont pas ceux du peuple.
Rakoto