Une bombe à retardement

Chaque passage d’un convoi de train transportant des hy­drocarbures traversant la capitale est un danger potentiel qui risque d’avoir conséquences si jamais un accident survenait. En effet, avant d’atteindre le dépôt d’hydrocarbures à Alarobia-Ankoron­drano, le convoi doit forcément traverser plu­sieurs quartiers d’An­tananarivo.
Un déraillement ac­cidentel, un acte terroriste ou les agissements d’un déséquilibré mental pourraient éventuellement provoquer une véritable catastrophe. Mais les con­sé­quences seraient ini­maginables si c’est le dépôt qui est directement concerné. On y trouve toute une quantité d’hydrocarbures qui risquerait d’embraser une grande partie de la capitale.
On doit bien reconnaître que l’existence d’un dépôt d’hydrocarbures est bien nécessaire. Il devrait être même plus important que celui qui existe actuellement afin de permettre le stockage maximum dont la capitale a besoin afin d’éviter toute pénurie. C’est une situation qu’il faut éviter afin de ne pas créer un désordre social.
Or ces besoins augmentent nettement sans cesse corollairement à l’expansion de la capitale. Le nombre d’usagers enregistre une très forte croissance. Pour cette raison, le rythme d’approvisionnement du dé­pôt devient forcément plus accéléré. Il en est de même pour les convois de train. Ce qui évidemment multiplie les ris­ques d’accidents.
En fait, c’est l’emplacement du dépôt qui pose un véritable problème. Tout le monde sait et constate qu’il est installé au milieu d’un centre industriel et commercial. Donc c’est un endroit fortement fréquenté. Et les multiples va-et-vient qui s’y déroulent sont autant de risques d’accidents.
Depuis longtemps, il a été avancé que le dépôt allait être déplacé, et pour être plus précis, du côté d’Ambohijanaka. Mais entretemps, Ambo­hijanaka s’est développé avec de nouvelles constructions, comme partout ailleurs aux alentours de la capitale. Pour cette raison, cette localité ne constitue plus l’emplacement idéal pour une délocalisation du dépôt d’Ankorondrano.
Il faudrait penser à déplacer ces installations dans un endroit relativement éloigné de toute maison d’habitation et surtout susceptible d’être entièrement sécurisé. Et les camions citernes transportant de l’hydrocarbure pour ravitailler les stations-services fe­ront la navette, quoique les camions citernes qui circulent au milieu des embouteillages de la ca­pitale présentent déjà un danger.
Effectivement, pour ravitailler les différentes stations-services, les ca­mions citernes se déplacent dans les rues de la capitale en pleine journée. La moindre négligence sera lourde de conséquence. Bien évidemment, cela représente un danger, mais on ne peut rien y faire autrement. Quoi qu’il en soit, en attendant de trouver une solution viable, on côtoie chaque jour une bombe à retardement.

Aimé Andrianina

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