On n’en revient pas. Des logements universitaires mis en vente à Ankatso I, Ankatso II et Ambohipo. Pour ce faire, les anciens étudiants locataires n’hésitent même pas à passer des annonces sur Facebook. Combien ça coûte ?
Pas plus tard que cette semaine, trois annonces de logements à vendre ont été publiées sur Facebook.
Selon des sources informées, « les prix d’un bloc de logement en dur cloisonné en bois, avec toilettes communes, s’élèvent à 4.000.000 ariary à Ankatso II. A Ankatso I, le prix d’un logement indépendant comprenant une douche intérieure est de 4.500.000 ariary ».
Malgré ce montant exorbitant, ces offres intéressent beaucoup de personnes, « notamment parmi des milliers d’étudiants demandeurs de logement sur la liste d’attente du Centre régional d’œuvre universitaire d’Antananarivo (Croua), chargé de la gestion des Cités universitaires », ont ajouté nos sources. D’après les explications, les vendeurs ne sont autres que des étudiants qui viennent de terminer leurs études à l’université. Dans ce cas, ils perdent leur droit d’occuper un logement universitaire.
Le mode opératoire est simple. « Avant de plier bagage, ces derniers cherchent des acheteurs avec qui ils concluent la vente derrière le dos des responsables du Croua. Alors seulement après les transactions, les deux parties se rendent auprès de cette structure pour finaliser la procédure de transfert de logement. Normalement, la reprise d’un logement ne peut se faire qu’entre personnes d’une même famille. Mais au fil du temps, il n’y a plus aucune vérification des liens familiaux. Ce qui a par la suite entraîné les ventes de logement », ont témoigné quelques occupants de la Cité Ankatso II.
Gabegie
Selon les témoignages, la vente de logement universitaire, signe d’une mauvaise gestion des cités universitaires, ne date pas d’aujourd’hui. Depuis des années, la Croua n’arrive plus à se défaire de cette gabegie. Et à cela s’ajoute la surconsommation d’électricité et d’eau aux frais de la princesse. A Ankatso I et Ankatso II, des activités commerciales telles que des épiceries, des poissonneries, des multiservices et même des salons de coiffure sont menées au vu et au su des responsables.
Par ailleurs, l’occupation illégale des logements universitaires continue de prendre de l’ampleur. D’anciens étudiants ayant déjà achevé leurs études supérieures depuis des années, dont certains ont même fondé une famille, continuent toujours d’occuper des logements. Les opérations d’assainissements menés de temps en temps ne semblent pas changer grand-chose.
Fahranarison