Prévisible. La prétendue médiation initiée par la présidente de l’Assemblée nationale, Christine Razanamahasoa et le Conseil œcuménique des églises chrétiennes de Madagascar (FFKM), avait pour objectif de reporter la tenue de l’élection et de priver les citoyens de leur droit de vote.
A l’issue des deux jours de rencontre avec des acteurs politiques, les organisateurs de cette concertation ont demandé la suspension du processus électoral. Selon eux, toutes les conditions ne sont pas réunies pour la tenue d’une élection transparente dans le pays. Elle a demandé en même temps la suspension de la campagne électorale.
Autant dire qu’à travers cette résolution, Christine Razanamahasoa et le FFKM n’ont apparemment pas pensé aux conséquences que pourrait avoir une suspension du processus électoral, en l’occurrence vis-à-vis de candidats ayant battu la campagne électorale car des dépenses ont été déjà engagées. Sans conteste, ces derniers qui ont respecté les textes, seraient lésés. Et il va sans dire que, cette manigance arrangerait les candidats rebelles. De plus rien ne garantit que le processus suspendu, pourrait reprendre cette année.
De leur côté, les Partenaires techniques et financiers (PTF) ont déjà injecté des fonds et continuent d’abonder dans le sens d’un maintien du scrutin aux dates prévues, pour ne citer que les dotations qui se poursuivent à la Ceni.
Collectif des candidats
Rien qu’à lire le contenu de la déclaration, il est clair que cette chef d’institution et ceux qui mènent cette tentative de médiation, adoptent le même langage que le collectif des candidats. En effet, ces derniers exigent l’annulation de l’élection à travers leur manifestation politique.
En outre, les membres de cette plateforme de médiation affirment dans leur déclaration que l’élection doit se conformer aux propositions de la communauté internationale, en l’occurrence la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC). Mais force est de constater que les dirigeants de cette plateforme s’arrogent le droit de s’exprimer en leur nom.
Pourtant, au cours de son sommet extraordinaire des chefs d’Etat et du gouvernement en fin de semaine, la Sadc a déjà fait part de son opinion en matière de processus électoral et n’affiche aucune opposition. Au contraire, elle souhaite la tenue du scrutin le 16 novembre.
Force exécutoire
L’actuelle présidente de la Chambre basse s’est ni plus ni moins autoproclamée médiatrice alors que cela ne fait pas partie de ses fonctions prévues par la Constitution. A vrai dire, cette tâche revient à la Commission électorale nationale indépendante (Ceni). La question se pose quant à la force exécutoire de cette résolution élaborée par Christine Razanamahasoa et ceux qui l’ont initiée avec elle.
Son statut de présidente de l’Assemblée nationale qu’elle utilise à tort et à travers, ne lui permet pas de mener une telle démarche. D’ailleurs, ce processus unilatéral n’a pas été approuvé par ses pairs. Pourtant, elle affirme parler au nom de la Chambre basse et agit dans les locaux même de cette institution de la République.
Un véritable coup d’Etat institutionnel pour l’opinion.
Et cela ne fait plus aucun doute, l’avenir politique de Christine Razanamahasoa, est terminé. Elle a retourné sa veste et basculé du côté de l’opposition, tout en lorgnant sur un éventuel poste de chef d’une hypothétique transition si d’aventure elle réussissait son coup.
Rakoto