La vente et la location de logements est un secteur d’activité très actif dans la capitale. Il l’est tellement qu’il touche même les logements universitaires. Et compte tenu de l’insuffisance de l’offre, les logements universitaires sont devenus un produit rare. Les étudiants qui viennent des localités autres que la capitale et y poursuivant leurs études supérieures éprouvent les plus grandes difficultés pour trouver un logement.
Normalement, le centre des œuvres universitaires d’Antananarivo, qui est chargé de la gestion des cités universitaires, devrait fournir une solution à ce problème qui affecte de nombreux étudiants. Mais il n’a jamais été à la hauteur de ses attributions. La raison est la gabegie qui règne dans la gestion des cités universitaires depuis des décennies. Or, ces cités universitaires représentent des dépenses énormes pour l’Etat en matière de consommation d’eau et d’électricité.
Effectivement, ces centres universitaires sont aujourd’hui devenus de véritables centres commerciaux où on peut trouver toutes les activités exploitées soit par les étudiants eux-mêmes ou d’autres personnes étrangères aux cités universitaires. Et ces activités n’ont rien à voir avec la vie estudiantine. Elles profitent de la gratuité de l’eau et de l’électricité qui est de mise dans les cités universitaires.
Le fond du problème est que la durée d’occupation des logements universitaires par les étudiants n’a jamais été respectée. Logiquement, la durée de résidence dans ces cités doit être limitée dans le temps. Elle doit correspondre à la durée d’études nécessaires pour permettre à l’étudiant de terminer ses études supérieures. Mais il en est autrement. Certains étudiants se considèrent comme de véritables propriétaires et pensent peut-être que ces logements leur appartiennent.
Ainsi, même après avoir terminé leurs études, donc perdant de fait leur droit d’occuper un logement universitaire, ils ne quittent pas les cités universitaires et ne quittent pas ces logements bien qu’ils soient déjà entrés dans le monde professionnel. Il arrive que certains les louent à d’autres personnes et même les vendent tout carrément. Bien évidemment, toutes ces opérations sont illicites, donc formellement interdites.
Ce phénomène ne fait qu’accentuer l’insuffisance de logements universitaires disponibles pour les nouveaux arrivants. Et ces derniers ont toutes les peines du monde pour trouver un logement. Ce qui n’est pas chose aisée dans la capitale. D’autant plus que la majorité des cités universitaires se trouvent aujourd’hui dans un état de délabrement lamentable. En fait, ils ne sont plus dignes d’être considérés en tant que cité universitaire
Pourtant, dans ces logements sont censés vivres ceux qui sont destinés à diriger ce pays dans les années à venir. Pour cela, ils devraient disposer d’un cadre de vie salubre, sécurisé, qui leur permettent de poursuivre leurs études en toute sérénité. Ce qui est loin d’être le cas dans les cités universitaires actuellement. Ainsi, il est grand temps de procéder à leur assainissement.
Aimé Andrianina