Ça y est ! Après un peu plus de trente jours d’activité politique intense, c’est l’heure maintenant de faire son choix. Ces dernières semaines ont été mouvementées, entre les marches quotidiennes des uns et les campagnes électorales pour d’autres. Chaque parti a pu exprimer son opinion sur tel ou tel sujet. A cela s’ajoutent les changements au niveau des institutions étatiques, marqués par des prises de position à la fois surprenantes et incompréhensibles.
Quoique, c’est aussi cela la politique. Certaines personnes changent de position au gré des évènements et des alliés d’hier peuvent très bien devenir des adversaires aujourd’hui, et vice-versa. Rien n’est donc statique. Comme le dit un sociologue en vue sur les plateaux de télévision, il faut aussi suivre la dynamique de la politique. En tout cas, à la veille d’une période charnière, puisque les électeurs peuvent choisir entre plusieurs choix, le temps d’abord à la réflexion. C’est cela l’esprit du silence électoral.
Place à la réflexion
Textuellement, en effet, le silence électoral est une période spécifique avant une élection pendant laquelle certaines activités politiques et de campagne sont interdites, selon le code électoral, afin d’assurer un processus électoral équitable et de permettre aux électeurs de faire leur choix en toute tranquillité. Plus important encore, pendant cette période, les candidats, les partis politiques et les médias sont soumis à des restrictions en matière de promotion et de diffusion d’informations liées à l’élection.
Fini donc le tam-tam médiatique et les annonces à travers les réseaux sociaux. Selon les politologues, ce moment de réflexion pendant le silence électoral est conçu pour protéger l’intégrité du processus démocratique en minimisant les influences externes et en offrant aux électeurs un environnement propice à une prise de décision éclairée. Raison pour laquelle tout le monde, notamment au sein des états-majors politiques, doit se tenir à carreau. Tout le monde doit s’y conformer et les forces de l’ordre l’ont bien fait savoir, hier face à la presse. Gare à ceux qui seront tentés d’outrepasser ces recommandations.
Chaque voix compte
Il est temps en tour cas de tourner les yeux vers les instances en charge du processus électoral qui, dans un premier temps, ce sera la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), c’est-à-dire en matière d’organisation et d’acheminement des résultats. Et dans un second temps, à la Haute cour constitutionnelle (HCC) pour juger les plaintes et les réclamations ainsi que la publication des résultats définitifs. Après des années de préparations, ces institutions peuvent désormais faire leur preuve et démonter, à l’occasion, les doutes que certains acteurs politiques ont fait savoir. Il faut reconnaître que cela n’a pas été facile aussi pour les deux instances qui ont été au centre des critiques de quelques personnalités politiques. A partir d’aujourd’hui, ils peuvent démontrer que la population peut leur accorder leur confiance, à commencer notamment par la gestion des observateurs électoraux issus de la SADC, de l’Union africaine, du Comesa et de la Francophonie et qui sont dans nos murs depuis quelques jours. Il s’agit d’un gage que le scrutin intéresse bien la Communauté internationale. Il appartient maintenant à chaque responsable de montrer que cette consultation populaire valait vraiment la peine de se déplacer.
Quant aux électeurs, il est important d’aller voter, car il s’agit plus qu’un simple devoir civique. C’est aussi une opportunité de changer la société dans laquelle on se trouve et d’influencer les décisions politiques qui auront un impact sur la vie de tout un chacun et celle des générations futures. C’est une occasion de faire entendre sa voix et d’exprimer son opinion, quel que soit son statut social, économique ou éducatif. Chaque voix compte.
Rakoto