Montée en puissance de l’IA: les artistes malgaches se disent confiants

La grève des scénaristes et producteurs à Hollywood qui a duré près de cinq mois, est encore sur toutes les lèvres. Outre la revendication salariale et de partage de revenus avec les plateformes streaming, une meilleure garantie sur l’utilisation contrôlée de ‘Intelligence artificielle dans l’industrie du cinéma, a également été réclamée. Les scénaristes, écrivains, journalistes, réalisateurs, illustrateurs s’inquiètent de voir leur métier disparaître. A cette allure, l’IA va envahir le monde et Madagascar ne sera épargné. Les artistes malgaches donnent leur avis sur ce sujet au programme du « Novembre numérique ».

Ravaka Mihamina, écrivaine et éditrice du magazine Karné :
« Au début, j’avais eu peur, comme tout le monde, face à la démocratisation
de l’IA. A l’image de ChatGPT, l’accès est facile et tout passait très vite. Mais au fil du temps, je reste confiante. J’ai utilisé ce logiciel pour mieux le comprendre et au final, je pense qu’il reste un outil, comme tous les autres. Intéressant, si l’on arrive à l’exploiter, nous aussi. Mais la seule chose qui m’inquiète, arrive-t-on à la contrôler car le dévelop­pement de l’IA, est irré­ver­sible. Si nous, les hommes, arrivons à garder le contrôle, l’IA offre des avan­tages ».

Vony Ranala, auteure, slameuse, metteure en scène et scénariste de Nouvelles scènes Mada­gascar :
« Je n’ai jamais eu peur de l’IA, car je ne fonctionne pas comme un ordi et un ordi ne fonctionne pas comme moi. Même si l’IA apporte une grande quantité d’informations, nous sommes et serions toujours différents. Une seule chose me tracasse, le fait de devenir déphasée de cette évolution, de ne plus être à la page de ces nouveautés. Et pourtant, l’IA est maintenant présente dans notre quotidien. Il faut apprendre actuellement à ne pas être dépassée par le temps et l’événement ».

Yannick Tojo­nan­te­naina, auteur, photographe et réalisateur des films « Tantara », « Rohy » et « Quand je Serai riche, j’Achèterai un Sand­wich » :
« L’IA est un game changer. Son arrivée marque une nouvelle époque. Elle permet d’avancer rapidement au travail. Elle accélère par exemple les recherches, elle arrive à tester une image, un univers… Elle permet réaliser un travail de qualité… Mais le problème réside plutôt au niveau des producteurs, parce que l’IA coûtera moins cher que les scénaristes ou les réalisateurs… Ils vont alors opter pour cette option afin de dépenser moins au détriment des artistes. Nous devrons intégrer l’IA dans notre quotidien, tout en soutenant toujours les artistes, ou serait-il préférable d’avoir une sorte de convention pour régulariser ce domaine, comme ajouter une nouvelle catégorie dans les films ou animations en mentionnant que c’est réalisé par l’IA… Et ce sera le public qui en jugera ».

Katty Raharvel, peintre et vice-présidente de l’association Plum’Art :
« L’IA peut être génératrice de belles images. Mais elle restera un simple outil qu’il faut savoir utiliser. Actuellement, l’association des peintres et illustrateurs Plum’Art est en plein test pour voir toutes les possibilités et les limites de l’IA. Et nous avons remarqué que les images conçues par l’IA sont jolies mais n’ont pas d’âme. Elles ne procurent pas d’émotions qui font l’authenticité d’un objet d’art. Le travail manuel reste toujours unique ».

Holy Danielle

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