Le président de la section Seces d’Antananarivo, ainsi que le président de l’Alliance syndicale sont tous deux convoqués par la Gendarmerie à Fiadanana. Une assignation qui fait suite à un appel qu’ils ont lancé à l’endroit du chef de l’Etat-major des Armées, le 10 novembre.
Deux leaders syndicaux ont fait l’objet d’une convocation à la Section de recherches criminelles de la Gendarmerie, à Fiadanana, depuis hier. Il s’agit respectivement du président du Syndicat des enseignants-chercheurs et chercheurs-enseignants (Seces) pour la section Antananarivo, le Pr Sammy Grégoire Ravelonirina, et du président de l’Alliance syndicale, Barson Rakotomanga. Leur convocation a circulé sur les réseaux sociaux, avec le même motif comme quoi, ils sont soupçonnés d’être impliqués dans une affaire d’atteinte à la sûreté de l’Etat.
La convocation ferait probablement suite à une lettre que ces responsables syndicaux ont adressée à l’endroit du chef de l’Etat-major des Armées (Cema), le 10 novembre. La missive dûment signée par les deux syndicalistes donne une pire description de la situation à Madagascar, tout en affirmant qu’il n’y a plus de gouvernement dans le pays. Ils ont également lancé un appel à « une prise de responsabilité pour le redressement de la Nation » à l’endroit de ce responsable de l’Armée.
Code pénal
Il faut savoir que ce genre d’agissement est passible de poursuite pénale. En effet, la déclaration des deux syndicalistes fait partie des infractions prévues par le Code pénal dans l’alinéa 3 de son article 91, stipulant que «les autres manœuvres et actes de nature à compromettre la sécurité publique ou à occasionner des troubles politiques graves, à provoquer la haine du gouvernement malgache, à enfreindre les lois du pays, seront déférés aux tribunaux correctionnels et punis d’un emprisonnement d’un an au moins et de cinq ans au plus. Les coupables pourront, en outre, être interdits, en tout ou en partie, des droits mentionnés en l’article». Ils peuvent être en même temps poursuivis pour d’autres motifs à savoir «rébellion et tentative de démoralisation de l’armée».
Jusqu’à hier, les deux leaders syndicaux n’ont pas voulu reconnaître le motif de leur convocation. Pour Barson Rakotomanga, il qualifie sa convocation d’atteinte à la liberté et aux droits syndicaux, alors même que la déclaration qu’il a signée n’entre pas dans le cadre d’une revendication syndicale normale et légitime. Car, au lieu de défendre les intérêts des enseignants-chercheurs ou des travailleurs, les deux syndicalistes ont remis en cause les fondements même de la République.
Difficile de croire dans ce cas qu’ils ne soient pas au courant de la nature de leur acte. A l’heure où nous mettons sous presse, le président du Seces est placé en garde à vue à Fiadanana après son audition qui a débuté vers 14 h hier.
Rakoto