« Nous ne sommes pas sereins actuellement, face à l’atmosphère qui règne dans le pays », avoue Laza, directeur du festival, hier lors de la conférence de presse qu’il a donnée à l’Institut français de Madagascar (IFM). Durant sa présentation, il a précisé la thématique de l’année axée sur l’engagement et le regard des cinéastes africains par rapport à l’actualité, à travers leurs courts-métrages.
La 18e édition de Madagascourt film festival (MFF) commencera ce jour, à l’IFM. Elle se subdivise en deux parties, du 24 au 28 novembre à Antananarivo, et du 29 novembre au 2 décembre à Mahajanga. « Cette année, nous vivons un contexte particulier. Nous ne savons pas si les projections vont se dérouler à l’IFM ou ailleurs, tout dépend du contexte politique », explique Laza qui relate ensuite ses souvenirs lors des anciennes éditions, durant ces 18 ans. Ainsi, le comité d’organisation a prélevé la thématique de l’année, en l’occurrence les engagements des artistes, leurs visions, et leurs points de vue politique.
Un tremplin pour les cinéastes locaux
« Il y a deux ans, nous avons effectué un sondage sur le milieu du cinéma et de l’audiovisuel », raconte-t-il. Ainsi, les cinéastes malgaches s’orientent vers le professionnalisme et commence à percer des marchés à l’international, ces dernières années. Beaucoup d’entre eux, 89% selon ses dires, ont déjà participé à ce festival.
« Nous avons pu soutenir 68 jeunes artistes à participer à des festivals internationaux ou des programmes de formation à l’étranger », ajoute-t-il. Dépourvu du soutien du ministère, à cause du manque de financement, le festival essaie de survivre durant ses 18 ans et de donner, chaque année, des nouveautés. Pour la première fois, il invite un pays d’honneur, à savoir le Brésil, cette année.
Par ailleurs, si auparavant, le festival n’était qu’une plateforme pour les cinéastes malgaches de dévoiler leurs produits, actuellement, il monte d’un cran. « Nous nous associons avec des partenaires internationaux et des festivals pour que les cinéastes puissent sortir de leurs frontières », ajoute-t-il. L’événement permet aussi actuellement de contribuer au développement des cinéastes, surtout à l’international.
Mais le public n’est pas en reste. Cette année, le comité d’organisation a même choisi de projeter des films, dont la plupart ont déjà gagné des prix. Par ailleurs, 38 courts-métrages sont sélectionnés à participer aux diverses compétitions. Et concernant la compétition nationale, les films seront projetés demain à l’IFM, dans les diverses Alliances françaises de Madagascar et sur TV Plus. Le public a le droit de voter et la remise des prix se fera le 16 décembre.
Holy Danielle