Les problèmes d’accès aux toilettes, qui restent flagrants, ne laissent pas les étudiants des universités indifférents. Au niveau national, 70% de la population pratiquent la défécation à l’air libre, selon les dernières statistiques du ministère de l’Eau, de l’assainissement et de l’hygiène (Meah) en date de 2022. «La situation est critique, même dans la capitale, notamment dans certaines zones basses où les latrines se font rares et la défécation en plein air prend de l’ampleur», déplore le vice-président de l’association des étudiants membres de Ran’Eau, Fandresena Andriambolasoa.
Trois groupes d’étudiants dans la capitale et ses environs ont proposé dans ce sens des solutions innovantes pour résoudre ce problème pérenne à travers les résultats de leur recherche dans le cadre du concours de projet thématique sur la valorisation des déchets fécaux. Ce concours est organisé par cette association des étudiants membres du Ran’Eau en partenariat avec des collaborateurs et acteurs dans le domaine de l’assainissement et de l’hygiène, qui ont orienté et accompagné les participants dans la réalisation de leurs projets.
Cette initiative qui entre dans le cadre de la Journée mondiale des toilettes, célébrée dimanche, bénéficie de l’appui de l’ONG Ran’Eau, qui fournit à ces étudiants membres de l’association, actuellement au nombre d’une centaine, des accompagnements techniques, selon le Directeur de cet organisme, Patrick Rasolofo.
Avec le projet «Dio», qui a séduit les membres du jury, les lauréats de ce concours proposent de convertir les déchets fécaux humains en une source d’énergie durable. «Le projet consiste à installer plusieurs latrines mobiles dans plusieurs endroits des bidonvilles des 67 Ha, qui figurent parmi les zones à faible accès aux installations sanitaires et où la défécation à l’air libre est préoccupante. Ce qui évitera à la population de faire leurs besoins partout. Un bio digesteur sera bâti dans un local pour la production de biogaz», a-t-on informé.
Le groupe d’étudiants qui a raflé le deuxième prix de ce concours projette de produire du biogaz, d’engrais et de l’électricité à travers les fèces et urines collectés dans les ménages…
Fahranarison