Rendre à César ce qui est à César

Afin de leur permettre pleinement d’exercer leur fonction respective, généralement, des véhi­cules appartenant à l’Etat sont mis à la disposition des hauts représentants de l’Etat. Et plus le poste est important, plus ils disposent d’un plus grand nombre de voitures de fonction ou de service.
Dans un pays com­me Madagascar, on
ne saurait concevoir qu’un haut fonctionnaire ne soit pas doté d’un véhicule pour lui permettre de se dép­lacer. On crierait au scandale. Or que dans certains pays nordiques, même les mi­nistres se déplacent en bicyclette. Ce qui n’affecte personne, que ce soit la population ou les concernés.
Ce qui explique le fait que, très souvent,
le poste budgétaire
« achat de véhicule » de chaque département mi­nistériel ou autres institutions accapare une large part dans le budget. D’autant plus qu’il est bien connu que chaque nouveau res­ponsable qui arrive ne manque pas de de­mander qu’on lui achète un nouveau véhicu­le.
Il est rare qu’un nouvel arrivant accepte d’«hériter» du véhicule qui a été utilisé par son prédécesseur. Ainsi, chaque nouvelle no­mination à un poste élevé dans l’administration publique s’accompagne toujours de l’achat d’un nouveau véhicule. C’est comme cela que ça fon­ctionne et personne n’y trouve rien à dire.
Mais plus étonnant encore, beaucoup de ces véhicules administratifs ne sont pas rendus à l’Etat quand celui qui en a bénéficié n’occupe plus le poste pour lequel il a été attribué. Certains se considèrent comme étant les vrais propriétaires et ne pren­nent pas en compte les nombreuses demandes de restitution.
Bien sûr, quand le véhicule était encore à leur disposition, il fallait se considérer comme étant le propriétaire dans le sens où il fallait bien en prendre soin. Mais cela ne signifie point qu’il a été attribué définitivement. Et cela ne concerne pas seulement les véhicules.
D’autres biens de l’Etat sont touchés par ce refus de restitution. Il peut s’agir d’autres matériels roulants telles que les motos… Même les logements administratifs font l’objet d’un refus de libérer après
le délai de rigueur accordé pour que l’occupant puisse trouver une autre maison d’habitation.
Faut-il rappeler que pendant qu’ils étaient encore en fonction, ces hauts représentants de l’Etat bénéficaient déjà d’énormes avantages (différentes indemnités) qui auraient dû leur permettre de s’ache­­ter leur propre véhicule ou même d’autres biens plus importants.
Mais il est tellement plus facile et plus avantageux de vivre aux détriments de l’Etat. Et autant que possible, en profiter au maximum. Mais il faut bien qu’ils se rendent comptent qu’un de ces jours, il faudra bien rendre à César ce qui est à César.

Aimé Andrianina

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