« Je n’ai pas pu créer tout ce que j’ai actuellement, sans ces paysans qui me soutiennent », témoigne cheffe Pinouche Randrianjafy lors de l’ouverture de son nouveau table-café à Analakely, jeudi. Cet espace est baptisé Y’agou, inspiré de la phrase « il y a du goût ». Passionnée de l’art culinaire depuis son enfance, elle nous dévoile ses parcours et ses ambitions.
* Les Nouvelles : Quel a été le déclic qui vous a poussée à vous lancer dans cette aventure?
– Cheffe Pinouche Randrianjafy : Ma mère. Elle était cuisinière. Dès l’âge de 9 ans, j’ai passé tous mes temps libres avec elle au travail, mais pas en tant que simple enfant. Je me mets aux fourneaux. Et depuis, ma passion pour l’art culinaire en général, est née. Après le bac, j’ai étudié et approfondi cet art à l’INTH. Et j’y ai même enseigné par la suite. Mais l’enseignement à l’école ne m’intéresse pas car cela ne me permet pas d’évoluer. Etant donné que les élèves changent chaque année, dispenser les mêmes cours, est devenu une routine qui freine en quelque sorte mon évolution, mes créativités et c’est ainsi que j’ai lancé Kepi qui propose des services traiteurs.
* Et ça s’est bien passé ?
– C’était un peu difficile, notamment le fait de constituer une équipe. Alors, j’ai commencé à travailler avec mon ancienne nounou : Vololona qui vient de la campagne. Je lui ai appris cet art de A à Z et actuellement, elle se débrouille bien, même sans moi. Plusieurs membres de l’équipe sont issus de la campagne ou encore qui ne sont jamais allés à l’école. J’ai comme objectifs de les former, de transmettre mes talents à ces personnes qui méritent d’être soutenues, et surtout de m’exprimer davantage dans cet art. Elles n’ont pas forcément le talent, mais sont des travailleuses. Actuellement, avec Y’agou, je continue à former des personnes qui n’ont pas la capacité d’aller à l’école et qui possèdent pourtant des atouts exceptionnels en art culinaire.
* En créant Y’agoou, pourquoi avez-vous décidé d’ouvrir un «Table-café» et non un restaurant ?
– Parce qu’un restaurant doit répondre à des exigences spécifiques, surtout pour les clients. Chez Y’agou, j’aimerais mettre en évidence la convivialité, être à table comme chez soi. Ensuite, nous avons gardé comme spécialité, c’est-à-dire les recettes de grand-mère en respectant les goûts des plats mais en ajoutant une touche de modernité. Mon objectif est de régaler les papilles des clients et raviver les souvenirs des plats de leur mère ou grand-mère.
Holy Danielle