Ô tentation !

Suite à la correction affligée à un élève par le directeur d’un lycée privé sis à Ivandry, le débat reste encore ouvert entre les partisans de la vieille école qui admettent que les enseignants usent de la violence physique sur les élèves pour faire respecter la discipline et ceux qui n’admettent aucunement qu’on porte la main sur leur progéniture, sous quelle forme que ce soit et quelle qu’en soit la raison.
Les belligérants de cette guéguerre d’école seront difficiles à dé­partager dans la mesure où il s’agit de deux époques bien différentes. Pour cette raison, il n’y a pas de comparaison possible pour sa­voir quel système est plus efficace par rapport à l’autre. Quoi qu’il en soit, il est faux de dire que par manque de res­pect et de discipline, les élèves arrivent jusqu’à agresser leurs enseig­nants.
Cela existe peut-être sous d’autres cieux, mais à Madagascar, quelle que soit la mentalité des jeunes d’aujourd’hui, on n’en a pas encore fait état d’un tel cas. Dans un cadre général, les jeunes respectent toujours leurs ainés. Il se pourrait bien qu’il y ait un ou deux cas exceptionnels. Mais le danger à éviter est de généraliser un éventuel cas isolé.
Toujours est-il que ce débat laisse la porte ouverte à un autre. Cela porte sur le fait que la scène a été filmée en cachette par un élève. Ce qui veut dire que le téléphone portable a été manipulé à l’intérieur de la salle de classe. Or, d’aucuns ignorent que la manipulation de leur téléphone portable est strictement interdit aux élèves à cet endroit.
Ainsi, on peut se poser la question de savoir si celui (ou celle) qui a filmé la scène est passible de sanction. Or sans ce téléphone, on n’aurait jamais pu prouver ce qui s’est véritablement passé. Cela aurait été la parole du directeur de lycée (et éventuellement celles des enseig­nants qui lui sont favorab­les) contre celle de l’élève tabassé (qui pourrait bénéficier de l’appui de quelques élèves suffisam­ment courageux pour dénoncer les brutalités).
Cela aurait été parole contre parole. Dans cette éventualité, on sait d’avance qui aurait eu plus de chance d’être cru. Mais là, avec la vidéo, on dispose de preuves tangibles et irréfutables. A moins, bien entendu, qu’on aille encore dire que c’est du photoshop. On ne sait jamais. C’est l’une des techniques utilisées dans les réseaux sociaux pour dire que c’est une fake news.
Quoi qu’il en soit, ce fait relance un nouveau débat : La possibilité pour les élèves d’apporter leur téléphone portable en salle de classe. Certains de ces appareils coûtent les yeux de la tête. Et en cas de perte, qui sera tenu pour responsable ? Un vol est toujours possible même dans une salle de classe. Et il n’est jamais garanti que l’on découvrira toujours l’au­teur du larcin. Ô tentation quand tu nous tiens !

Aimé Andrianina

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