24.000 euros, soit l’équivalent de 120 millions d’ariary, telle aurait été la somme proposée par deux colonels, pour financer une mutinerie au sein l’armée. Mais cette révolte est vouée à l’échec conduisant à leur arrestation. Ils attendront leur procès prévu le 16 janvier, à Tsiafahy.
Une nouvelle affaire secoue le monde politique malgache. Hier dans une vidéo, Narindra Rakotoniaina, la Procureur de la République près le Tribunal de Premier instance (TPI) de la capitale, a confirmé l’arrestation et l’incarcération de deux colonels à Tsiafahy, accusés d’incitation à la mutinerie et de tentative de coup d’Etat en plein processus électoral. Effectivement, ces derniers jours sur les réseaux, ces informations ont circulé qui ont même été qualifiées de « fake news ».
24.000 euros
Quelques semaines avant la tenue des élections, le 16 novembre, ces deux haut-gradés de l’armée, auraient essayé de graisser la patte aux commandants de bataillon dans la Capitale, dans le dessein de les inciter à la mutinerie, provoquer des troubles et de perpétrer un coup d’Etat, avec pour motif la contestation des élections.
Pour ce faire, ils ont proposé l’équivalent de 24.000 euros à plusieurs responsables de l’armée. Mais ces commandants ne se laissent pas embarquer dans cette affaire tout en dénonçant les deux militaires auprès de l’Etat-major. Et la plainte déposée par ce dernier a conduit à l’arrestation des deux militaires.
« Inculpés pour menace à la sûreté de l’Etat, les deux hommes ont été déférés lundi et placés en détention le 27 novembre en attendant leur audience fixée au 16 janvier”, a souligné Narindra Rakotoniaina.
D’après ses explications, les deux colonels ont avoué les faits lors de leur audition à la brigade criminelle à Fiadanana, avant de se rétracter une fois devant les juges du Parquet. « Dans l’attente de leur procès, il est jugé nécessaire de les placer sous mandat de dépôt », a précisé la Procureure.
L’enquête est en cours et les choses pourraient encore évoluer d’ici le 16 janvier. Ces deux colonels qui ont fait l’objet de surveillance étroite depuis quelques semaines, auraient abordé d’autres personnes au sein de l’armée.
Dans tous les cas, le chef de l’Etat par intérim, le général Richard Ravalomanana a déjà fait savoir qu’il ne badine pas avec la sécurité du pays. Il a d’ailleurs déjà obtenu le feu vert de la HCC, pour les questions relatives à la sécurité et la défense. La décision de la HCC du 27 octobre mentionne que le chef de l’Etat par intérim dispose de « toutes les forces chargées de la police, du maintien de l’ordre, de la sécurité intérieure et de la défense ».
T.N