On a découvert, dans cinq grandes villes de Madagascar, plusieurs cas réactifs de VIH/sida et des cas positifs de syphilis, d’hépatite B et C à la suite d’une campagne de dépistage d’une semaine chez le groupe de populations clés pour la lutte contre le VIH. Les Organisations de la société civile (OSC) œuvrant dans la lutte contre ces maladies auprès de ces groupes de population, à savoir l’AFSA, l’ORMS LGBT, Ainga Aides et Mad’Aids, craignent une éventuelle propagation du VIH/Sida et des hépatites virales.
Les OSC tirent la sonnette d’alarme. « Bien que la prévalence du VIH reste en dessous de 1%, 0,4% plus précisément, le nombre de personnes vivant avec le VIH (PVVIH) est estimé à 66.382 en 2022 selon le Spectrum. La tendance de la propagation de l’épidémie est effrayante. Par ailleurs, une recrudescence des cas d’hépatites virales, d’addiction aux drogues injectables et d’Infections sexuellement transmissibles (IST), qui constituent des facteurs de risques de la transmission du VIH, est à signaler », ont alerté ces organisations à l’occasion d’une conférence de presse organisée hier à Ankadivato.
Des craintes qui sont fondées par les résultats de la campagne de dépistage communautaire menée entre le 20 et 26 novembre à Antananarivo, Toamasina, Mahajanga, Antsiranana et Toliara, dans le cadre de la semaine internationale du dépistage, mise en place par la Coalition plus. Cette initiative a été menée auprès des professionnels du sexe, des hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes (HSH) et des usagers de drogues par injection.
Sur les 1.359 dépistages de VIH, 98 cas réactifs ont été notifiés. Ils sont positifs au premier test, mais attendent encore la confirmation de la positivité par le ministère de la Santé. Sur les 733 dépistages de Syphilis, 63 sont confirmés positifs. Par ailleurs, 22 cas sont positifs sur les 303 dépistages de l’hépatite B. Tandis que 82 personnes sur les 223 dépistées ont été positives à l’hépatite C, dont la majorité est constituée de consommateurs de drogue par injection.
« Cette situation suscite beaucoup d’inquiétude, surtout avec la recrudescence ces derniers temps de la consommation de drogue injectable, notamment chez les jeunes », ont soulevé ces OSC.
Appel pour un engagement de haut niveau
Bien que cette campagne de dépistage ne soit menée que sur un échantillon de la population cible, ces résultats, obtenus en seulement une semaine, reflètent la gravité de la situation à Madagascar. Ce qui amène ces quatre OSC à inciter la prise de responsabilité à tous les niveaux, particulièrement de l’Etat, avec des actions urgentes pour renforcer la lutte contre ces maladies.
Fahranarison
French