Un triste souvenir

Avec la pluie qui revient dans la capitale, ce sont les risques d’éboulement de ro­chers qui redeviennent d’actualité. C’est un problème récurrent et périodique qui existe depuis la nuit des temps, mais jusqu’à aujourd’hui, aucune solution définitive n’a pu être trouvée. On peut d’ailleurs se poser la question : A-t-on déjà creusé la question à fond ou bien s’est-on satisfait à chaque fois de trouver des solutions ponctuelles ?
Bien évidemment, les autorités ont déjà pris leur responsabilité en sensibilisant la po­pulation concernée, c’est-à-dire, celle habitant sur les flancs des collines, au danger qui peut survenir à tout moment avec les éboulements. C’est ainsi que ces autorités sont intervenues en marquant les points qui sont les plus exposés aux éboulements. Mais ces mesures seront-elles suffisantes pour qu’on évite une véritable catastrophe ?
Il est évident que si une telle catastrophe survenait, l’ampleur des dégâts peut être considérable. Certes, on en a déjà vu, mais les dégâts ont été plus ou moins limités du fait que beaucoup des personnes alertées ont déjà quitté les lieux. Le problème est qu’on ne peut jamais savoir à l’avance quand ces rochers vont tomber du haut de la colline. Quand cela arrive, on n’a plus qu’à constater les faits. Et il est trop tard.
Mais danger ou non, Il est difficile de con­vaincre les propriétaires des maisons construites sur le flanc des collines de quitter leurs maisons d’habitation. Pour beaucoup d’entre eux, cela représente le plus grand bien qu’ils ont acquis après de nombreuses années de labeur. En tout état de cause, on peut bien se demander ce qui est bien plus important : Les biens acquis pendant plusieurs années ou la vie tout simplement ? Dans des cas extrêmes, il faudra intervenir manu militari.
Finalement, il semble bien qu’on ne peut pas empêcher les rochers de se détacher un à un de la colline et se retrouver tout en bas, répondant ainsi à la loi de la physique. Cela va être à
l’origine d’un très grand problème. Bien évidemment, cela ne va pas arriver d’ici demain, mais vu l’évolution des choses c’est quelque chose d’inéluctable. Et en fin de compte, la colline va se défigurer petit à petit.
A terme, à force
d’éboulements, c’est toute cette partie haute de la capitale comprenant entre autres, An­dohalo, Ambohipotsy, Ambohimitsimbina… , qui risque un jour de disparaître définitivement. Et quand cela arrivera, une partie de l’histoire de la capitale sera effacée. Et toute la ville haute qui caractérise tant la ville d’Antana­narivo ne sera plus qu’un triste souvenir.

Aimé Andrianina

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