Selon les témoignages des paysans de la Commune rurale de Siately (Vangaindrano), le coût du salariat agricole, connu sous le terme « Dokera » dans la région, est de 3.000 ariary par jour pour les femmes et 4.000 ariary pour les hommes.
«Même si l’on nous offre le repas à midi, ce coût de la main-d’œuvre agricole est très bas par rapport à celui des autres districts de la région», a déploré une mère de famille du Fokontany de Siately qui venait de participer le mois passé au repiquage d’une rizière. Elle a souligné également que les conditions imposées par les riziculteurs avec la pratique du métayage ou «Adebake» ne leur permettent même pas de survivre.
En effet, la majorité des paysans de la région n’ont qu’un lopin de terre et se voient obligés de vendre la totalité de leurs produits, sans penser à leurs besoins. En cas d’imprévus, comme les cyclones ou la maladie, ils sont obligés de passer par l’«Adebake» pour emprunter de l’argent. Les propriétaires terriens profitent alors largement de la situation.
Selon le gouverneur de la région Sud-est, le docteur Justin Mahafaky, cette mauvaise pratique commence à s’estomper. «Depuis que le Pam ou le Fid mettent en œuvre dans la région le projet argent contre travail, le coût du salariat agricole dans la région tourne autour de 7.000 ariary la journée, soit 5 à 7 heures de travail», a-t-il souligné.
Sur les Hautes terres, notamment dans la région Analamanga, le coût du salariat agricole ou «Sarak’ antsaha» se situe entre 8.000 et 10.000 ariary la journée, repas du midi compris.
30% de taux de malnutrition
A cause de cette situation, la malnutrition sévit encore dans la région Sud-est. «Avec un taux de 30%, rien que pour la malnutrition aiguë modérée et sévère auprès des enfants de moins de 5 ans», selon Rasazy Soa du Centre de santé de base de niveau II de Marovato, de la Commune rurale de Siately, au cours de la descente sur terrain des journalistes après une formation dispensée par l’Office national de nutrition (ONN) sur la nutrition et sur les stratégies du PNAMN, cela en collaboration avec la coopération allemande GIZ Prosar.
«Le non-respect des codes de couleur afin de bénéficier d’une bonne nutrition en est la principale cause. Une situation due à la précarité des parents», selon les explications de Rasazy Soa. Elle a ajouté qu’heureusement, il y a la présence des Agents communautaires de la nutrition (ACN) qui permet de plus ou moins maîtriser la situation en effectuant des pesées sur place, au moins une fois par semaine. Elle a souligné toutefois qu’avec les aléas climatiques comme les cyclones, la situation devient un cercle vicieux, même si l’on enregistrait des résultats encourageants auparavant.
Sera R.