Crédits carbone forestiers : 8,8 millions de dollars versés à Madagascar

« Nous félicitons Madagascar d’avoir franchi avec succès toutes les étapes nécessaires, pour recevoir le premier paiement de l’ERPA, et nous nous réjouissons de poursuivre notre collaboration en matière d’action climatique », a déclaré Atou Seck, responsable des opérations de la Banque mondiale à Madagascar, dans un communiqué diffusé, hier.

La Banque mondiale officialise le premier versement de crédits carbone forestiers, à hauteur de 8,8 millions de dollars, en faveur de Madagas­car, no­tamment de la protection de forêts et des communautés pour la réduction des émissions. Une façon de reconnaître les efforts im­portants de réduction d’émission de carbone due à la déforestation et à la dégradation des forêts chiffrée à 1,76 million de tonnes, réalisés par le pays en 2020.
« Les réductions d’émissions ont été déclarées par le ministère de l’Environnement et du développement durable par le biais du Bureau national de changement climatique et REDD+ (BNCCREDD+) de Madagascar, puis confirmées par un processus de validation et de vérification approfondi et indépendant par une tierce partie », a-t-elle souligné dans un communiqué de presse.
En d’autres termes, la Grande île a respecté ses engagements de l’Accord de Paris, en vigueur le 4 nombre 2016, relatif à la préservation à long terme de forêts, la mise en œuvre de mesures d’adaptation et d’atténuation des effets du changement climatique qui ont contribué à ce résultat prometteur. D’ailleurs en 2022, Madagascar a adopté sa Stratégie de développement à faible émission de carbone.
Et, pour la Banque mondiale, les initiatives entreprises allant dans ce sens, méritent d’être soutenues vu que « la Grande île est l’un des huit principaux hauts lieux de la biodiversité mondiale et une zone de conservation prioritaire en raison du nombre important d’espèces menacées d’extinction ».

En trois paiements

A noter que cette compensation carbone « entre dans le cadre de l’accord de paiement de réductions d’émissions (ERPA) conclu avec le Fonds de partenariat pour le carbone forestier (FCPF) de la Banque mondiale qui devrait permettre de débloquer jusqu’à 50 millions de dollars, pour réduire jusqu’à 10 millions de tonnes d’émissions de CO2 le long de la côte orientale du pays, riche en forêts pluviales, d’ici à la fin de 2024 ».
Et selon toujours la Banque mondiale, il s’agit du premier versement sur les trois prévus. Ainsi après le Mozambique et le Ghana, Madagascar est le troisième pays à recevoir un paiement pour la réduction des émissions dues à la déforestation et à la dégradation des forêts.

10% du territoire malgache

Le programme de réduction des émissions concerne 10 % du territoire malgache et «  s’étend sur près de 7 mil­lions d’hectares le long de l’écorégion de la forêt humide de l’est du pays, qui abrite plus de la moitié des forêts pluviales riches en biodiversité de Mada­gascar », ajoute la Banque mondiale.
Et afin de s’attaquer aux causes directes et indirectes de la déforestation et de la dégradation, et de protéger les bassins versants importants, ce pogramme s’appuie sur la gestion intégrée des paysages du pays. La con­servation et la gestion communautaire des forêts ne sont pas non plus en reste en renforçant les chaînes de valeur agroforestières res­pectueuses des forêts.
A ce sujet, « Il existe 15 initiatives REDD+ à Mada­gascar. Un plan de partage est en place avec les acteurs locaux et les communautés pour s’assurer qu’ils reçoivent la majorité des bénéfices », a déclaré la ministre de l’Environnement et du Développement Du­rable, Vina Marie-Orléa.

Et de continuer, « C’est un combat de longue haleine, mais nous n’avons jamais lâché. Cette évaluation positive de la séquestration de carbone confirme notre en­gagement soutenu envers la préservation de nos forêts. C’est une victoire collective, et ce financement sera investi judicieusement et dispatché aux collectivités territoriales, pour renforcer encore davantage nos efforts.  Cela permettra aux parties prenantes de continuer à promouvoir la gestion communautaire des ressources naturelles et la restauration des zones dégradées tout en stimulant des modèles agricoles respectueux de la conservation».
A noter qu’à l’horizon 2030, Madagascar vise une réduction de 14% des émissions de carbones.

Arh

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