On n’est pas encore sorti de l’auberge

En attendant l’investiture solennelle de Andry Rajoelina, événement marquant sa (re)prise de fonction en tant que président de la République de Madagascar, les spéculations vont bon train sur certains sujets. Entre autres, plus d’un se demande ce qu’il adviendra de l’actuelle Assemblée nationale et de la composition du gouvernement après la démission sous peu de celui consensuel qui a « géré » le déroulement du scrutin du 16 novembre.
Au sujet donc de l’Assemblée nationale. Il faut dire que l’inattendu basculement vers l’opposition de la présidente de cette institution n’est pas de nature à plaire à Andry Rajoelina et ses partisans. Ce qui, pour bon nombre d’observateurs, tendrait à supposer que le président fraichement élu va probablement procéder à la dissolution de l’hémicycle de Tsimbazaza alors devenue « gênante » et partant, d’avancer les élections de proximités (législatives et communales). Entre-temps, la composition du gouvernement pour ce second mandat de Andry Rajoelina est déjà en pleine tractation.
Sur ce, l’attention de tous se focalise sur la reconduction ou non du Premier ministre Christian Ntsay et le remplacement de certains ministres jugés défaillants, notamment ceux ayant fait l’objet de scandales en tout genre. Mais surtout, plus d’un se demande si le locataire d’Iavoloha va composer un gouvernement d’ouverture, histoire de s’imprégner de certaines idées véhiculées par le camp d’en face. Et non des moindres en pareille circonstance, le « nouveau » président daignerait bien s’atteler sur le cas particulier des prisonniers politiques, en vue d’une éventuelle grâce présidentielle.
Sauf qu’on n’en est pas encore là pour le moment. Bien au contraire, « le calme avant la tempête » récemment évoqué sur ces colonnes est toujours ressenti au niveau de l’opinion. Celle-ci, à bien des égards, semble toujours s’attendre à quelque chose de houleux, notamment par rapport à la promesse des opposants de toujours continuer leur mouvement. Auquel cas, certains n’hésitent pas à avance qu’on n’est pas encore sorti de l’auberge…

Elia R.