Après son échec cuisant à l’élection présidentielle, l’opposition se débat avec l’énergie du désespoir. Elle se cherche. Surtout, elle se cherche un chef. Aujourd’hui, comme à l’époque du collectif des candidats, l’opposition est bien incapable de se trouver un leader. L’antagonisme est particulièrement intense entre Marc Ravalomanana et Siteny Randrianasoloniaiko.
Marc Ravalomanana estime que le titre de chef de l’opposition lui revient de plein droit. Il se prévaut de son statut d’ancien chef d’Etat et du fait que le Tim a une envergure nationale. Il a le bénéfice de l’expérience mais il est à bout de souffle, au bout de sa course.
De son côté, Siteny Randrianasoloniaiko considère que le fait qu’il ait obtenu le score le plus élevé après Andry Rajoelina à l’issue de l’élection présidentielle, lui confère automatiquement le titre de chef de l’opposition. Unis au départ par une haine commune contre Andry Rajoelina, dans une alliance contre-nature burlesque, Marc Ravalomanana et Siteny Randrianasoloniaiko sont désormais séparés par une méfiance mutuelle et une rivalité réciproque.
Cependant, ni l’un ni l’autre n’incarnent la transcendance intellectuelle et morale. Aujourd’hui, il n’est pas question pour Siteny Randrianasoloniaiko de se soumettre à Marc Ravalomanana qui symbolise l’ancien monde. Marc Ravalomanana, de son côté, n’entend pas être le vassal de Siteny Randrianasoloniaiko. Il souhaite occuper seul le trône de l’opposition. Face à ces deux individus aux personnalités clivantes et aux intérêts divergents, les partisans des autres opposants (ex-candidats ou non à l’élection présidentielle) refusent d’avoir à choisir entre la peste et le choléra.
Rakoto