Patrimoine culturel: le Hiragasy reconnu à sa juste valeur

L’hymne national a retenti hier à Ampefiloha aux rythmes des tambours et des cuivres, à l’occasion de la célébration de l’inscription du Hiragasy au patrimoine culturel immatériel de l’humanité.

Il fallait s’y attendre, le Kianjan’ny Hiragasy et ses quelque 700 places ont affiché complet pour cette cérémonie ô combien symbolique. Comme le veut la tradition, après la proclamation officielle de l’Unesco, mardi, de cet élément sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité, le chef de l’Etat par intérim, Richard Ravalo­mana­na a procédé à la passation de l’étendard du Hiragasy à la Fédération des mpihiragasy à Madagascar.
« Je suis particulièrement heureux pour la culture malgache et le Hiragasy. Moi-même étant un grand fan de cette discipline. A Ambohi­manga Rova où nous habitons, des représentations de Hiragasy ont lieu constamment lors des événements festifs. Pendant l’enfance, il nous arrive de parcourir la forêt pour atteindre le Fida­siana, les lieux de spectacle au sommet de la colline sacrée », a-t-il signifié.
Des représentants de l’Unesco, des départements ministériels et des compagnies de Hiragasy issues des quatre coins de l’île, ont rehaussé de leur présence cet après-midi dominical.
« Le Hiragasy, tradition orale qui résonne depuis l’époque royale, est honoré de la reconnaissance internationale cette année. Nous tenons à saluer cette initiative des plus louables que l’ancienne ministre de la Communication et de la culture Lalatiana Rakoton­drazafy a menée pour aboutir à ce résultat tangible », confie Tojonirina Ranaivonante­naina, président par intérim de la Fédération des mpihiragasy à Madagas­car.
Dans les règles de l’art, la troupe Marie Louise Anivorano et celle de Fre­dikely Imerintsiatosika se sont affrontées le temps d’une joute oratoire au sein de l’arène archicomble. « Avec la fédération, les mpihiragasy travaillent sur la possibilité d’une tournée internationale, toujours dans cet esprit de promotion de notre bien culturel au plus grand nombre », conclut Jean-Marc Ranaivoarisoa, percussionniste, compositeur et orateur de la troupe Marie Louise Anivo­rano.

Joachin Michaël

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