Trêve politique, un terme qui s’emploie durant les festivités de fin d’année, en vue de créer un climat d’apaisement. Le groupe de mots désigne en fait pour deux antagonistes, soit dans le cas de notre pays, les dirigeants en place et leurs opposants, d’établir une cessation provisoire des hostilités. Et aussi étrange que cela puisse paraître, l’arrêt des hostilités s’est effectivement réalisé sans qu’il n’y ait eu une quelconque signature de convention sur le sujet…
Cependant, sur la base des circonstances durant le processus électoral, plus d’un observateur de la vie politique assimile cette fin de la trêve politique, comme étant une logique reprise des hostilités. Car les opposants, en particulier le collectif des candidats, ne s’avouent toujours pas vaincus et ont d’ailleurs promis de reprendre leur mouvement de protestation. Et justement, la trêve politique de fin d’année leur aura permis de peaufiner leur stratégie de guerre. Et maintenant que les fêtes sont finies, que va-t-il se passer?
Dans tous les cas, bien que les autorités en place aient entre-temps obtenu la légalité et la légitimité auprès de l’opinion publique, en plus d’être reconnues internationalement, elles ne devraient nullement sous-estimer ce projet de déstabilisation des opposants. Ces derniers ayant reçu dernièrement, comme ils disent, le soutien de certains « raiamandreny ara-drazana » (entendre, les autorités traditionnelles) de diverses régions, des syndicats, ONG ou autres associations partageant leurs idées, sans oublier une frange de la diaspora dans l’Hexagone qui serait aussi dans le coup. L’ensemble projette maintenant de passer à des actions plus déterminantes.
Certes, jusqu’ici, rien de concret n’est encore apparu, mais à en juger la présence de tels renforts, force est de constater qu’il y a intérêt à s’en méfier et ainsi, de parer à toute éventualité. En attendant, on peut dire sans ambages que la trêve politique a déjà pris fin.
Rakoto