Agressions sexuelles: le constat d’une psychologue

Les agressions sexuelles sont des actes de violence et d’exploitation sexuelle commis et perpétrés sans le consentement de la victime. Elles peuvent prendre différentes formes telles que le viol, les attouchements non consentis, l’exhibitionnisme, le harcèlement sexuel ou le « grooming », c’est-à-dire la manipulation en ligne d’un mineur dans le but d’obtenir des rapports sexuels.

Malgré qu’elles aient pris de l’envergure ces dernières an­nées, de nombreuses victimes hésitent encore à en parler par peur de représailles, de ne pas être crues ou surtout de stigmatisation sociale, selon le constat de la psychologue clinicienne, Mihaja Rabenoro. «Par con­séquent, les chiffres officiels ne reflètent pas souvent la réalité», a-t-elle indiqué.

La psychologie
des agresseurs
Selon Mihaja Rabenoro, la psychologie des agresseurs sexuels reste toujours un sujet complexe. Elle avance toutefois certaines hypothèses pour comprendre leur motivation. Entre autres, la recherche du pouvoir et du contrôle, le désir de domination ou de sadisme, la recherche de gratification sexuelle ou l’expression des problèmes liés à l’image de soi ainsi qu’à l’estime de soi. «Ce qui est aberrant c’est que certains agresseurs peuvent présenter des schémas comportementaux récurrents, tels que la planification des agressions, la sélection des victimes ou la création d’une dynamique de pouvoir et de manipulation», déplore notre psychologue. Avant de souligner que la responsabilité du viol incombe toujours à l’agresseur, non pas à la victime, quelles que soient les circonstances.

Les répercussions sur les victimes
Les conséquences psychologiques des agressions sexuelles peuvent être très graves et variées. Les recherches ont démontré que les victimes ont des séquelles au niveau du fonctionnement cérébral. Ce qui les empêche de retrouver une vie normale après l’agression. La plus courante est le Syndrome de stress post-traumatique (SSPT) qui se caractérise par des flash-backs, des troubles du sommeil, des cauchemars, des troubles de l’humeur et de l’anxiété. Ces symptômes peuvent durer des mois, voire des années, après l’agression.
Les conséquences peuvent varier en intensité et en durée. «Il est essentiel de soutenir les victimes en leur offrant des ressources et un soutien approprié», souligne Mihaja Rabenoro. Elle recommande, parmi tant d’autres, la thérapie individuelle. «Les thérapeutes formés en traumatologie peuvent aider les victimes à gérer les symptômes et à développer des capacités de résilience», a fait savoir notre psychologue.

Recueillis par Sera R.

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