Le silence feutré de la Bibliothèque municipale d’Analakely, a laissé la place à l’art du verbe, hier,
le temps d’une célébration de la Journée nationale du Kabary.
La Fikambanan’ny mpikabary malagasy (Fimpima) a fêté le 15 janvier à travers une performance de kabary, une série d’ateliers thématiques, une représentation scénique et une exposition rétrospective de l’histoire de la langue et l’art oratoire malgache avec en prime, un hommage aux 14 illustres fondateurs de ladite association. Le ministère de la Communication et de la culture a choisi cette date en 2022 pour célébrer les valeurs exceptionnelles de ce patrimoine culturel immatériel de l’humanité.
En l’absence du N°1 du ministère de tutelle (Les nouveaux membres de gouvernement étant officiellement annoncés avant-hier, tard dans la soirée, NDLR), la célébration s’est déroulée au sein de chaque association de mpikabary. «Le fait de perpétuer la tradition nous tient à cœur, d’autant que l’agence onusienne dresse tous les trois ans un rapport d’activités en termes de promotion et de sauvegarde des éléments inscrits sur la liste du patrimoine, à des fins d’évaluation», confie Hanitra Andriamboavonjy, présidente du Fimpima Manerantany.
Elia Ravelomanantsoa, directrice des Arts, culture et vie communautaire à la Commune urbaine d’Antananarivo, a souligné la caractéristique de la bibliothèque en tant que «Troisième lieu après celui du foyer et du travail. Un lieu de parole et d’échange également qui trouve toute sa signification à l’occasion de la journée nationale du kabary».
Réservé exclusivement aux aînés de la société, jadis, le kabary casse les codes et se rajeunit au fil des années. La Fimpima a formé, au cours de l’année académique écoulée, 2505 apprenti-rhéteurs, repartis sur 259 centres de formation, dans 16 pays et dont la moitié est jeune. La gent féminine occupe également une place de choix.
Joachin Michaël