Madagascar a élaboré des plans ambitieux pour développer son secteur minier, en particulier celui de l’or, afin d’augmenter les recettes en devises et de stimuler la croissance économique.
D’après le compte-rendu du Conseil des ministres du 17 janvier, la Grande île prévoit « d’exporter légalement jusqu’à 15 tonnes d’or par an », avec l’anticipation que cela pourrait générer jusqu’à 900 millions de dollars en devises pour le pays. Pour atteindre cet objectif, le président Andry Rajoelina avait déjà annoncé la création de la « première raffinerie aurifère de Madagascar pour cette année 2024 ». Le but de ce projet étant de « transformer chez nous l’or extrait de nos sols en or monétaire et en lingots d’or avant de l’exporter de façon légale et suivant les normes ».
Cette approche représente effectivement une initiative visant à tirer profit des ressources aurifères du pays de manière plus rentable et à stimuler l’appréciation de la monnaie nationale. A en croire Andry Rajoelina, la décision de transformer localement l’or extrait des sols malgaches avant l’exportation, vise à ajouter de la valeur au produit sur le territoire national. « La création d’une raffinerie aurifère contribuerait surtout à conforter la monnaie nationale en renforçant les réserves d’or de Madagascar », a-t-il ajouté. Cela pourrait contribuer à maximiser les bénéfices économiques de Madagascar, plutôt que de simplement exporter de l’or brut.
Croissance économique
Et à l’issue de cette réunion hebdomadaire de l’Exécutif, il a également été indiqué que toutes les mesures légales seront prises pour assurer la protection de ce secteur minier. Une ambition qui devrait effectivement conforter les prévisions de croissance économique de 4,8% pour Madagascar cette année, selon la Banque mondiale, dépassant légèrement le taux fixé par la Loi de finances initiale 2024. Car, les secteurs clés stimulant cette croissance incluent l’agriculture, les industries extractives (notamment l’or) et le tourisme.
Toutefois, ces projections de la Banque mondiale varient en raison des risques potentiels liés à des conflits au Moyen-Orient, pouvant aggraver l’insécurité alimentaire en Afrique subsaharienne. De plus, les phénomènes météorologiques extrêmes liés au changement climatique pourraient perturber les secteurs extractif et agricole.
Malgré les défis, les autorités malgaches anticipent une croissance significative du secteur minier d’ici 2025, avec une estimation d’augmentation de sa contribution au PIB de 4 à 14%.
Arh.