Depuis décembre 2023, des vidéos créés avec de l’Intelligence artificielle (IA), sur les «Extraits d’Histoires de Madagascar», circulent sur les réseaux sociaux et font un tabac. La jeune et belle Malala Domoina Ramahatafandry en est la réalisatrice. Passionnée d’Histoire et de technologie, elle a décidé de recourir à l’IA «pour créer un contenu qui éduque et inspire». Interview…
*Les Nouvelles : Pourquoi avez-vous choisi de réaliser ces vidéos ?
– Malala Domoina Ramahatadandry : Il y a eu plusieurs déclics. D’abord, il y a l’histoire méconnue de Madagascar, tant au niveau international que national. Sur Internet, la plupart des livres sur notre histoire sont chers et pas toujours accessibles. Mon but est de donner de la visibilité à notre histoire, de manière universelle, non seulement pour les Malgaches mais aussi pour les gens d’ailleurs, en particulier en France, car nous sommes historiquement très liés à elle.
*C’est-à-dire…
– En France, une grande partie de notre histoire, surtout celle de la colonisation, n’est pas suffisamment racontée, ou elle est mentionnée de manière très évasive, comme si on souhaitait qu’elle tombe dans l’oubli. Je tiens également à ce que la nouvelle génération prenne conscience que nous avons notre propre histoire, une civilisation jeune certes, mais riche en récits et événements qui méritent d’être connus et reconnus. Ces vidéos sont ma façon de contribuer à cette prise de conscience et à la préservation de notre patrimoine historique.
* Pourquoi intégrer l’IA dans votre création ?
– L’arrivée de l’IA a été une véritable bénédiction pour moi. Elle a favorisé ma créativité débordante de manière spectaculaire. Que ce soit dans mon travail de consultant en web et marketing digital, ou dans mes passions, l’utilisation de l’IA est devenue une composante essentielle. C’est incroyable de découvrir jusqu’où la créativité peut mener lorsque tous les outils sont à notre disposition, et que seule l’imagination est la limite. J’ai toujours rêvé de réaliser mes propres films et avec l’IA, je commence à concrétiser ce rêve. Bien sûr, il y a encore des limites et des obstacles à surmonter, mais je suis optimiste.
* Outre l’Histoire de Madagascar, d’autres projets de ce genre sont-ils en vue?
– Mon exploration créative ne se limite certainement pas à «Extraits d’Histoires de Madagascar». En fait, j’ai déjà écrit un scénario fictionnel de nature historique, tendant vers une dystopie, qui traite la déchéance de Ranavalona III. Mes ambitions dans le domaine du cinéma sont vastes et je ne me fixe pas de limites. Mes études en informatique, web, multimédia et en histoire du cinéma à la Sorbonne, m’ont donné les outils nécessaires pour créer et concevoir. Cependant, le budget reste un obstacle majeur. Même pour «Extraits d’Histoires de Madagascar», la production d’une vidéo coûte environ 100 euros. Mais je suis déterminée à relever ces défis financiers pour réaliser mes projets de films et continuer à partager des histoires captivantes et significatives.
Holy Danielle