Un Plan stratégique quinquennal du numérique (PSN) ambitieux pour l’émergence de l’économie numérique de Madagascar d’ici 2028. L’accent sera mis sur la libéralisation des télécommunications, l’accès de chacun à l’internet et la réduction des coûts de connexion. Le nombre de secteurs innovants des Ntic, sera également multiplié par trois.
Madagascar pointe au 109e rang mondial sur 193 pays et 18e sur 54 pays en Afrique en matière de transformation digitale, d’après le rapport du ministère du Développement du numérique, des Postes et de la Télécommunications (MNDPT). Et le pays veut faire encore mieux à travers ce Plan stratégique quinquennal du numérique (PSN), présenté par le ministre Tahina Ranzafindramalo, hier à Antaninarenina.
En fait, le plan d’action global du PSN, ambitionne d’augmenter la part de contribution du secteur numérique au PIB de 1,5% en 2019 et à 6% d’ici 2028 et la part des Postes et Télécommunications de 3% à 12% du PIB.
En moyenne le taux d’utilisation d’Internet en Afrique, est de 27%, mais dans la Grande île ce taux atteint 23% avec 4 millions d’utilisateurs. Et le ministre parle même de doubler ce nombre dans les cinq prochaines années. «Lors de la mise en œuvre du PSN, le besoin financier global s’élève à 800 millions de dollars dont 500 millions disponibles», a-t-il confié.
« Smartphones
subventionnés »
A Madagascar, un smartphone de base coûte 32 dollars, soit 87% du revenu mensuel moyen de la population. «C’est encore un peu cher !», dixit le ministre Tahina Razafindramalo qui annonce un projet de «smartphones subventionnés». Ainsi, en partenariat avec les opérateurs en télécommunication, le ministère de l’Economie et des Finances (MEF) et la Banque mondiale, le MNDPT cherche à «équiper 900.000 personnes supplémentaires grâce au projet de Connectivité numérique et énergétique à Madagascar (Decim)». Les discussions préalables portent sur la définition des «taux d’imposition intéressants» pour faciliter l’importation de ces smartphones.
Pareil pour le coût d’Internet. «En 2021, le coût de 1 Go pour Internet mobile était à 3,5 dollars, puis à 1,5 dollar en 2022 et 2023. Cette année, nous allons essayer de faire baisser ce coût en dessous à 1 dollar», note Tahina Razafindramalo tout en soulignant qu’«Il
s’agit de développer le marché du commerce électronique, pour un Internet ouvert, non isolé sur les réseaux sociaux seulement».
Trois piliers de la PGE
Les initiatives du MNDPT font partie intégrante de la Politique générale de l’Etat (PGE) à travers trois piliers, comme annoncé en Conseil des ministres cette semaine. Le premier se concentre sur le «capital humain». Le plan d’action consiste à préparer les jeunes sur le marché du travail, améliorer leur employabilité et préparer l’économie du pays à rivaliser sur les scènes régionales et mondiales.
Le deuxième pilier se focalise sur «l’industrialisation et la transformation économique». Quant au troisième, il met l’accent sur la «Gouvernance», intégrant toute action de lutte contre la corruption, notamment à travers la digitalisation à l’exemple du projet e-fokontany, pour simplifier les interactions avec les services administratifs.
Arh.