Une nouvelle collaboration régionale insulaire entre Madagascar, La Réunion et Maurice. Dominique Marceau, une figure majeure de la scène chorégraphique réunionnaise et non moins initiateur de l’école « Kor É Danse » avec l’association Mi Danse, est actuellement dans nos murs pour détecter des talents. Présent à l’occasion de la Porte ouverte du centre de Formation K’olo Disaraga, il a accepté de répondre à nos questions.
*Les Nouvelles : Quelle est la genèse de cette collaboration avec K’olo Disaraga ?
– Dominique Marceau : Je travaille avec Saraela Ramparany, fondateur de K’olo Disaraga, depuis 1997 dans le cadre des Jeux de la francophonie à Antananarivo, après lesquels nous sommes restés en contact. Je suis revenu au mois d’août de l’année écoulée, pendant l’inauguration de ce magnifique Centre de formation aux arts du spectacle, dont je salue l’initiative. Animés par une même passion pour cette discipline artistique, nous avons signé une convention de partenariat afin de mettre sur pied une coopération régionale basée sur la formation, la création et la diffusion de spectacles. Pour ce faire, nous avons entamé un dossier de candidature programme «Interreg» de façon à permettre de pérenniser ces actions et de les développer au moins déjà pour cette année.
*Dans ce dessein, vous avez organisé un casting à antananarivo…
– D’une manière précise, nous travaillons sur un projet de création chorégraphique intitulée «La peau». Il s’agit pour le moment d’une pré-audition afin de déterminer le niveau et le potentiel des danseurs malgaches. Nous avons encore du temps puisque la création aura lieu au mois d’août. Cela dit, l’échange a permis de monter une pièce interprétée par dix jeunes danseurs, que nous avons eu l’occasion de présenter lors de l’évènement «Dansez chantez & vibrez à tous les étages !», le 20 janvier, au sein de K’olo Disaraga à Ambatolava Ambohitsoa.
*Pouvez-vous nous en dire plus sur la pièce chorégraphique «La peau» ?
– La peau constitue un élément commun à tous les humains mais c’est également celle qui nous différencie par sa couleur, sa texture et son aspect. C’est cette différence et similarité que nous voulons mettre en lumière. L’idée c’est de travailler avec deux ou trois malgaches spécialisés dans la danse d’inspiration traditionnelle, deux danseurs réunionnais (modern contemporain) et deux mauriciens (danse fusion). Un apport de compétence de chacune des îles. La pièce en question sera créée ici à Antananarivo, avec une première diffusion, on l’espère bien, dans le cadre du festival Temps Forts Danse, organisé par l’Institut français de Madagascar. Dans la foulée, nous comptons entamer une tournée dans l’océan Indien.
*Comment trouvez-vous la scène chorégraphique malgache ?
– Cela fait des années que je viens à Madagascar dans le cadre des rencontres interuniversitaires. Pour ainsi dire que je suis convaincu du potentiel et de la ressource des artistes malgaches. C’est toujours un plaisir partagé de pouvoir transmettre nos connaissances lors des échanges et formations, piliers essentiels de l’éducation artistique.
Recueillis par Joachin Michaël