Mémoire de fin d’études: «Une femme sur quatre a déjà avorté»

Dans son mémoire de fin d’études intitulé «Avortement à Madagascar : des pratiques aux droits humains», Mbolatiana Raveloarimisa, une étudiante de l’université d’Antananarivo, a mené des enquêtes dans 7 régions de Madagascar en 2021 à travers le mouvement «Nifin’Akanga». Son étude porte sur 4.478 personnes, dont 3.568 femmes et 910 praticiens.
Dans les principaux résultats, Mbolatiana Raveloarimisa a révélé qu’une femme malgache sur quatre, en âge de procréer, aurait déjà recours à un avortement. Quel que soit leur niveau d’études, elles ont toujours recours à l’Interruption volontaire de grossesse (IVG).
Les femmes de toutes les classes sociales avortent. Avec un taux de 48,17%, celles de la classe moyenne sont en haut de la liste, suivies par celles de la classe sociale dite « basse » et de la classe aisée. Les femmes en couple avortent plus que les femmes célibataires, avec respectivement un taux de 51,04% et 48,48%. Et pour conclure, 90,52% des femmes enquêtées n’utilisent aucune méthode contraceptive.
Les raisons des avortements avancées, selon les enquêtes, sont la grossesse précoce, la grossesse non désirée, le viol (15,36%), l’inceste (6,54%) ainsi que les raisons médicales ou thérapeutiques (78,1%).

Le protocole de Maputo
Selon Mbolatiana Raveloarimisa, le Protocole de Maputo ou la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples sur les droits des femmes en Afrique, est le premier instrument juridique international contraignant en matière de droits de l’homme à garantir clairement le droit à l’avortement légal.
Toutefois, «Bien que Madagascar ait signé cette charte, la Grande île ne l’a pas toujours ratifié jusqu’ici», déplore Mbolatiana Raveloarimisa. Elle de noter également que l’article 317 du Code pénal malgache est totalement en contradiction avec les recommandations du Comité sur l’élimination des discriminations à l’égard des femmes.

Recueillis par Sera R.

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