Quand le Chef du gouvernement Christian Ntsay a présenté devant l’Assemblée nationale son programme pour les 100 premiers jours dans le cadre du Programme général de l’Etat (PGE), il a été mentionné que l’une des priorités est axée sur la lutte contre la corruption.
C’est une décision des plus logiques dans la mesure où la lutte menée en la matière n’a pas progressé dans le pays selon l’indice de perception de la corruption 2024, publié par Transparency international. Pour toutes les personnes averties en matière d’organisation et de fonctionnement de l’Etat, cette situation a de quoi surprendre.
En effet, il est aberrant que la situation reste inchangée alors que le pays est doté de plusieurs institutions, agences, bureaux… tous voués à la lutte contre la corruption. Autrement dit, les actions menées par toutes ces entités contre la corruption sont inefficaces.
Il faut reconnaître qu’il sera difficile de lutter contre la corruption tellement elle est ancrée dans la vie quotidienne des Malgaches à tous les niveaux et dans tous les secteurs. Et plus étonnant encore, les rares cas qui ont été découverts concernent le menu fretin et non les gros poissons.
Pourtant, maintes fois, on a déjà déclaré urbi et orbi que la tolérance zéro sera appliquée à toutes les formes de corruption. Mais toujours est-il que cela n’a pas permis d’obtenir des résultats probants. Autrement, Madagascar aurait obtenu un meilleur classement.
La réalité est que, depuis tout ce temps, on se satisfait de simple déclaration d’intention qui n’est jamais suivie d’une véritable action. D’aucuns ignorent les différents cas de corruption qui existent au niveau des marchés publics, des concours administratifs, de vols de terrains… On avance même qu’au niveau de l’armée, le réengagement doit se payer.
Le fait de déclarer qu’on va s’attaquer à toutes les formes de corruption qui y existent, donne toujours de l’espoir aux citoyens qui sont victimes de ces différentes facettes de corruption. Mais en attendant des actions concrètes, ils sont toujours dans l’obligation de payer.
Bien évidemment, on va encore dire que le fait d’accepter de payer les rend complices. Mais pouvaient-ils agir autrement ? Des fois, ce sont des valeurs inestimables qui sont en jeu. Il est bien facile de condamner les gens quand on ne se trouve pas à leur place.
Bien sûr, on ne peut pas s’attendre à une éradication totale de la corruption dans un court délai. La question qui se pose aujourd’hui est de savoir si ces 100 jours seront suffisants pour permettre d’apprécier, un tant soit peu, les résultats de la lutte engagée contre la corruption. Attendons de voir !
Aimé Andrianina