3 340 milliards d’ariary soupçonnés d’être liés à des opérations de blanchiment viennent d’être dénoncés par le DG du Service de renseignement financier (Samifin). Et cette opération ne concerne qu’une seule société. Cela montre que beaucoup de richesses se créent dans ce pays qu’on classe pourtant parmi les plus pauvres du monde.
Il faut se dire que c’est ce type d’opération illégale qui appauvrit le pays. Les richesses créées et accumulées (en respectant les lois du pays ?) quittent frauduleusement le pays au lieu d’être réinvesties sur place. Bien sûr, Si cette énorme somme a été l’œuvre d’une seule société, on peut avoir une idée sur ce que représente la totalité des flux financiers illégaux qui sortent chaque année du pays.
C’est pour cette raison que beaucoup d’étrangers, pas toujours recommandables, viennent s’installer à Madagascar en pensant qu’il y a beaucoup d’argent à se faire. Aujourd’hui, beaucoup de nos voisins continentaux viennent s’établir dans le pays en trempant dans des affaires pas très nettes.
Bien évidemment, ce ne sont pas tous les étrangers (qu’il s’agisse de sociétés ou d’individus) qui agissent de la sorte. Heureusement encore. Mais certaines entités peu scrupuleuses ne manquent pas d’utiliser des sociétés écrans ou des prête-noms pour donner un semblant de légalité à leurs activités.
D’aucuns ignorent que le but de chaque entreprise ou société, est de faire du profit. Elles ne viennent pas à Madagascar par philanthropie. Mais profit et développement d’un pays ne sont pas contradictoires. Toutes les parties prenantes peuvent se retrouver bénéficiaires tout en respectant les lois qui régissent le monde des affaires. Ce qui n’est pas toujours le cas.
On ne s’étonne plus que Madagascar commence à avoir la mauvaise réputation d’être le pays de tous les trafics. En effet, ces trafics sont très diversifiés car ils touchent aussi bien les richesses naturelles tels que les bois précieux, l’or, les pierres précieuses… que les personnes, les organes et ossements humains. On ne saurait passer sous silence la montée en puissance du trafic de drogue dure.
Qu’on le veuille ou non, l’origine de tous ces maux se trouve à l’intérieur du pays même. Tous ces trafics ne seraient pas possibles sans la complicité de fonctionnaires corrompus jusqu’aux os. Pour ces derniers, l’intérêt personnel passe toujours avant celui du pays.
Dans ces conditions, il est tout à fait normal que le pays tout entier ne profite pas de ses richesses. Pourtant, ces richesses existent bel et bien. Mais elles sont exploitées au profit d’autres intérêts. Sur place, on doit se contenter des miettes. Ainsi, parler de développement relève de l’utopie.
Aimé Andrianina