Loi sur la castration des violeurs: Amnesty International met son grain de sel

Après l’adoption par les deux chambres du Parlement de la loi prévoyant des peines de castration chirurgicale ou chimique pour les violeurs de mineurs, Amnesty International a réagi sur son site ce weekend en invitant les autorités malgaches à abroger ces articles.

«L’application de la castration chimi­que ou chirurgicale, qui constitue un traitement cruel, inhumain et dégradant, à titre de châtiment contre les personnes reconnues coupables de viols sur mineurs, ne résoudra pas ce problème. Elle n’est pas compatible avec les normes régionales et internationales relatives aux droits humains », a indiqué le directeur régional pour l’Afrique de l’Est et l’Afrique australe d’Am­nesty International, Tigere Chagutah. Il a suggéré en contrepartie une approche qui privilégie plus les victimes afin de leur permettre de parler en toute sécurité, sans crainte d’être stigmatisées ni de subir des représailles.
Les autorités malgaches ont déjà pris de telles mesures avec la création de la Brigade féminine de proximité, composée uniquement de femmes policières et soutenue par le Fnuap, l’Unicef, le Pnud et le Haut-commissariat aux Nations unies. Sans oublier les efforts dans la politique de protection des droits des enfants.
Souveraineté nationale

L’introduction de la castration parmi les peines infligées aux violeurs d’enfants relève de la souveraineté nationale, selon la ministre de la Justice, Landy Mbo­latiana Randriama­nante­nasoa. « Madagascar dispose du pouvoir de légiférer et de modifier ses lois en fonction du contexte au pays, et de les mettre en pratique pour le bien de ses citoyens et pour assurer l’ordre public », souligne-t-elle. Malgré les pratiques en droit comparé, Madagascar est effectivement souverain dans l’élaboration de ses lois dans l’intérêt public.
La ministre avait émis ces remarques face aux questions des députés sur le respect des droits humains et les pratiques internationales en cas d’application des nouvelles dispositions punissant le viol d’enfants de moins de dix ans.

Sera R.

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