Mercredi des idées en goguette: Pêche illicite, un phénomène pas si nouveau

Faut-il s’en éton­ner ? Il a été indiqué récemment que près de 164 pêcheurs malgaches ont été interceptés par les garde-côtes seychellois. Ces derniers ont mis fin aux activités de pêche illicite de concombres de mer dans leurs eaux territoriales dans un endroit situé à 400 km d’Antsiranana. Tou­jours selon les informations recueillies, les pêcheurs opéraient de manière discrète, explorant les mers pendant la nuit pour capturer des concombres de mer. A bord d’un boutre, dépourvu de nom, de système de surveillance, ils opéraient donc clandestinement, au risque et péril de leur vie.
Malheureusement, ce n’est pas la première fois que des arrestations ont eu lieu dans cette zone et ce ne sera sûrement pas la dernière. Les dernières informations indiquent d’ail­leurs que c’est la troisième fois depuis mai l’année dernière que des pêcheurs malgaches sont impliqués dans des activités de pêche illicite dans la région. Plus encore, par­mi les individus arrêtés, certains sont des récidivistes.

Cette affaire soulève ainsi pas mal d’interrogations. D’un côté, quel­que part, il existe des complices en haut lieu. C’est une évidence car ce n’est pas une personne lambda qui peut dis­poser d’un boutre ou d’un bateau capable de transporter autant de personnes dans une distance aussi loin. Pour pouvoir juguler ce phénomène, il faudra donc trouver ces complices et tout porte à croire que ce ne sera pas facile. Espérons que la présence des personnalités étatiques dans la partie nord, juste après l’annonce de ces arrestations puisse changer la donne. Qu’il ne s’agit pas seulement d’une présence visant à marquer les esprits.

D’un autre côté, quand on pense que près de mille huit cent kilomètres séparent les deux îles, les risques sont donc nombreux. En dépit de ces risques, toutefois, des compatriotes tentent le tout pour tout dans l’espoir de trouver de quoi nour­rir sa famille. Nous en sommes encore peut être loin des cas des migrants irréguliers ve­nant d’Afrique du Nord qui affluent vers l’Euro­pe à travers des embarcations de fortune mais si ça continue, les me­naces sont réelles.

D’autant plus que selon les informations fournies par la presse, ces individus proviennent de différentes ré­gions du pays. C’est donc une affaire qui dépasse de loin le cadre de la préservation des ressources marines. C’est également une affaire de volonté pour résoudre les défis à l’interne, et donc de la lutte contre la pauvreté con­sécutivement à la création d’emploi. L’Etat, en collaboration avec le secteur privé, a donc un grand rôle à jouer dans la lutte contre ce phénomène qui n’est pas vraiment nouveau mais dont l’ampleur s’étend sans cesse.

Rakoto

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