Beaucoup d’appelés mais peu d’élus

La course pour les législatives va être lancée. En effet, la CENI a proposé la date du 29 mai prochain pour la tenue de ces élections. Probablement, cette da­te va être maintenue. La nouveauté dans ces prochaines législatives est que la caution pour les candidats a été doublée. Il va sans dire que le fait d’avoir porté cette caution à 10 mil­lions d’ariary contre 5 millions d’ariary en 2019 a pour objectif de limiter le nombre de candidats.
Cela se comprend car dans chaque élection de ce type, il y a toujours des farfelus qui se portent candidats sans se soucier de l’argent dépensé même s’ils n’ont aucune chance d’être élu. Par contre, pour ceux qui ont les moyens de payer cette caution et qui ont une chance de gagner, le jeu en vaut la chandelle. Le retour sur investissement ne pose pas de problème avec les énormes avantages dont bénéficient les élus du peuple.
De nombreuses personnes se lancent dans cette aventure compte tenu de ces avantages alors qu’’en contrepartie, on ne demande pas grand-chose aux députés. Entre autres, on citera des séances de vote sans débat… Les lois sont votées comme une lettre passe à la poste. Et pour couronner le tout, on remarque un fort taux d’absentéisme à chaque session. De toutes les façons, il est toujours facile de trouver une justification à cha­que absence.
Mais ce qui attire certaines personnes à se porter candidat aux lé­gislatives, c’est de pouvoir bénéficier de l’immunité parlementaire. Tel qu’on a pu le constater de nombreuses fois, cette immunité permet à ceux qui en bénéficient de se lancer dans des activités qui ne sont pas toujours légales. De nom­breux cas impliquant des députés dans des affaires louches ont été portés à la connaissance du public, mais jamais on n’a vu un dé­puté faire l’objet d’une sanction de quelque sor­te que ce soit.
D’un autre côté, une grande partie de la po­pulation attend avec impatience ces législatives. Effectivement, com­me d’habitude et ça n’a jamais raté, à Mada­gascar les élections ri­ment avec distributions diverses de vivres, de tee-shirts et pourquoi pas de numéraires, sans compter les spectacles gratuits. A ce titre, les artistes sont très sollicités comme lors de la présidentielle. On sait trop bien qu’à Madagascar, pendant la période de campagne électorale, l’argent coule à flot et tout le monde veut en profiter.
Tout compte fait, à l’issue de ces élections, les membres de la Cham­bre basse changeront peut-être mais il
ne faut pas s’attendre à de grands changements quant à leur manière à travailler. De toutes les façons, l’opinion publi­que s’est déjà fait une idée de ses représentants à l’Assemblée nationale depuis plusieurs mandats. Heureusement en­core qu’il y a beaucoup d’appelés mais peu
d’élus.

Aimé Andrianina

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