Indissociable à l’homme

« Mon Dieu, gardez-moi de mes amis. Quant à mes ennemis, je m’en charge ! ». Cette prière trouve toute sa justification dans le cas d’em­poisonnement volontaire à la drogue « rôrô » perpétré au détriment d’un élève par ses ca­marades de classe. Cela s’est déroulé à Toama­sina.
C’est un acte vil car il a été exécuté à l’insu de la victime. Si cette dernière avait été con­sentante, ce serait autre chose. Mais ce ne fut pas le cas. Elle aurait toujours refusé d’en prendre malgré les nom­breuses propositions qui lui ont été faites. Alors ses camarades de classe ont mis du rôrô dans la bouteille d’eau qui lui était destinée sans qu’elle le sache.
Incontestablement, la responsabilité de ces jeunes est engagée. Mais comme il s’agit surtout de mineurs, ce sont leurs parents qui assumeront les conséquences de leur acte avec toutes les tracasseries qui peuvent s’ensuivre. C’est pourquoi les parents ont toujours tout intérêt à suivre de près leurs en­fants, connaître leurs fréquentations…
C’est un acte criminel car il aurait pu se terminer par un décès suite à une overdose. Mais pour­quoi cet acte ? Simple jeu ou perfidie ? Toujours est-il que la conséquence fut un véritable désastre : la victime en est devenue presque folle. Ce qui est arrivé là est la preuve concrète que ce sont toujours ceux envers qui vous avez le plus confian­ce qui vous trahissent.
En effet, à qui, en dehors de ses camarades de classe, cet élève de­vait avoir le plus confian­ce ? Un camarade de classe est censé être un véritable ami avec qui on accorde toute sa confiance. Seule­ment, cette si­tuation de proximité pro­fonde lui permet de con­naitre tous les faits et gestes qui faciliteront la trahison.
C’est un fait que l’on retrouve dans n’importe quel milieu de la société. Que ce soit dans une classe, une entreprise, un club sportif, un parti politi­que, les actes de trahison sont toujours présents. Ils affectent non seulement les plus jeunes et les plus petits. Ils touchent également les grands de ce monde. L’histoire avec un grand « H » en est beaucoup marquée.
Que de rois, de dirigeants d’un pays ont été déchus de leur place suite à la trahison d’un proche. On veut devenir calife à la place du calife. Nombreuses peuvent être les motivations pouvant entraîner quelqu’un à trahir ses proches. Les plus fréquentes sont évidemment la jalousie, les intérêts de toutes sortes (telles que l’avidité, la cupidité…)
Si seulement, la trahison pouvait permettre d’améliorer les choses, on pourrait avancer des circonstances atténuantes. Mais dans la majorité des cas, les choses ne font qu’empirer. Celui qui a trahi sait bien que la même chose pourrait lui arriver. Et il s’en défend en appliquant la manière forte. Apparem­ment, la trahison est in­dissociable à l’homme.

Aimé Andrianina

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