Milieu rural: piéger des poissons, une activité très prisée

En cette saison des pluies, piéger des poissons avec une nasse ou à l’aide d’un filet de pêche, constitue une activité très prisée et ce, depuis le début du mois de décembre jusqu’en avril.

Les ruraux pratiquent ce genre d’activité dans les lacs et les rizières après la moisson du riz, mais évitent les rivières à cause des crues. Ceci leur offre ainsi une source de revenu fortuite non négligeable en cette période de soudure marquée par l’arrêt temporaire des travaux des champs à cause des intempéries.
D’après les témoignages de Raclaude, un piégeur du côté d’Ambatomirahavavy (Itasy), il suffit d’une journée pour que le prix d’une nasse soit amorti, à condition, bien sûr, qu’il y ait du poisson. Si le filet de pêche n’est plus à démontrer, une nasse est un piège destiné à être immergé dans l’eau pour capturer des poissons. Elle est en forme d’entonnoir avec une petite ouverture unique, cons­tituant une sorte de cage où les poissons, une fois entrés, ne peuvent plus s’en sortir.

Entre 15.000 et 20.000 ariary de bénéfice en une journée

Selon Raclaude, le métier fait vivre son homme. En utilisant simultanément une dizaine de nasses durant la nuit, il peut capturer le lendemain des poissons d’une valeur de 15.000 à 20.000 ariary. Et si la chance lui sourit, il arrive à piéger une ou deux anguilles en sus, dont l’unité se vend à 10.000 ariary au moins. Autant dire que la recette sera bonne.
Le seul problème de cette activité réside dans la réservation et la garde des endroits où sont entreposées les nasses. En effet, comme Raclaude n’est pas le seul à avoir cette idée de piéger les poissons, la concurrence est rude. Il suffit aussi d’un moment d’inattention pour que l’investissement soit réduit à néant car des malintentionnés en profitent pour vider les nasses dès qu’on a le dos tourné.

Tisser des nasses, une autre ressource

Tisser une nasse ou tresser un filet de pêche, constitue une source de revenus pour certains ruraux, en particulier les femmes. Les éléments utilisés sont simples et presque sans coûts. Il s’agit de fer extirpé dans un pneu usagé de camion pour l’ossature, filin en nylon pour le tressage du corps, bambou pour le châssis, sachet noir pour protéger le fer contre la rouille et du fil en nylon pour l’assemblage.

Selon une fabricante de ce genre de piège, elle réussit à en fabriquer une vingtaine en une semaine, ou un peu plus si elle se fait aider par ses proches. A noter qu’au marché d’Alakamisy Fenoa­rivo (Atsimondrano), une nasse s’acquiert à partir 4.500 ariary la pièce, contre 12.000 ariary pour le filet de pêche.

Sera R.

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