Neuf mois pour élaborer la nouvelle Stratégie nationale de la lutte contre la corruption (SNLCC). Après la mise en place de toutes les institutions de lutte contre la corruption et les expériences reçues de la dernière SNLCC, la nouvelle stratégie alliera modernité et efficacité et devrait être la plus inclusive que possible.
Le processus est en marche, l’élaboration de la nouvelle SNLCC pour les 10 prochaines années est lancée. Comme indiqué lors du récent Conseil des ministres, le Comité pour la sauvegarde de l’Intégrité (CSI) sera à la tête du Comité de pilotage pour toute l’organisation. La nouvelle SNLCC déterminera alors la lutte pour les 10 prochaines années. Les principaux concernés attendent la signature de l’Arrêté constatant la mise en place du comité après l’accord de principe des bailleurs de fonds.
« Le comité travaillera sur 9 mois pour élaborer la stratégie », a indiqué hier à Andohatapenaka la présidente du CSI, Sahondra Rabenarivo, en marge de l’inauguration du nouveau bâtiment du CSI. Cela permettra de mieux couvrir tout le pays. « Dans le cadre du nouveau mandat du président et selon les guidelines des Nations unies, nous voudrions que les textes stratégiques soient inclusifs autant que faire se peut, pas seulement à Antananarivo mais dans toutes les régions, pour qu’on puisse être à l’écoute de tout le monde », a-t-elle expliqué. En effet, la dernière adoption de la SNLCC ne semble pas avoir eu suffisamment d’adhésion que ce soit du gouvernement ou de la population. « On espère que cela va changer », a-t-elle indiqué.
Evaluation
Le comité entend alors « corriger les erreurs du passé ». Alors que toutes les institutions de lutte contre la corruption sont en place, « Il est temps de réfléchir sur ce qui marche et ce qui ne marche pas, ce qui est effectif ou non », a souligné clairement Sahondra Rabenarivo. Avec l’évolution dans le monde, Madagascar devra suivre les nouvelles tendances. La modernité sera alors parmi les critères d’élaboration du texte, et plusieurs innovations seront mises en œuvre.
« Il est clair que la digitalisation devra être un nouvel outil de lutte contre la corruption », a avancé la présidente du CSI. Le comité se doit ainsi de tourner dans ce sens pour adapter la nouvelle stratégie. D’autres aspects sont également à prendre en compte pour pouvoir s’adapter aux nouvelles tendances. Sahondra Rabenarivo cite alors le volet des droits de l’homme, la corruption dans le sport, mais également l’aspect genre dans la lutte contre la corruption.
« Nous sommes en train de réaliser les diagnostics et les travaux préparatifs », a-t-elle fait savoir. Les vraies consultations seront alors réalisées au premier trimestre de cette année, tandis que les descentes en régions se feront au second trimestre. Les grands ateliers nationaux ainsi que les validations sont prévus au troisième trimestre avant la présentation de la nouvelle SNLCC le 9 décembre.
Dans tous les cas, Madagascar aura d’énormes efforts à faire. « Les autres pays font beaucoup d’efforts, c’est tout un marathon. Les autres avancent et nous allons longuement en discuter », a conclu la présidente du CSI en faisant référence au dernier Indice de perception de la corruption (IPC) pour 2023 où Madagascar est classé 145e/180 pays.
T.N